Adaptation d’une nouvelle de Stephen King, le scénario de ce film en est de loin l’élément le plus bâclé. La faute à Stephen King ou à David Koepp ? J'éviterai de me prononcer dessus, mais il me paraît clair que le retournement final ne sera une surprise que pour le spectateur le plus distrait. Dès les premières images du film, on comprend que l’on n’aura rien à deviner, tant les explications s’imposent d’elles-mêmes, et qu'un tel postulat de départ ne pouvait appeler qu'une seule solution plausible. Dommage, parce que David Koepp montre que s’il ne vaut pas grand-chose en tant que scénariste, il est un metteur en scène plein de ressources, introduisant une tension honorable là où il faut et aussi parce que les acteurs connaissent leur métier. Si Johnny Depp convainc en écrivain névrosé, traumatisé par l’adultère de sa femme, John Turturro est particulièrement impressionnant dans son rôle de maître-chanteur implacable, dont les motivations ne nous apparaissent pas bien. Et puis, en partant d’un tel point de départ, on aurait peut-être pardonné à Koepp (ou à King ?) une fin aussi facile, s’il en avait tiré les réflexions qui s’imposaient sur le rôle de l’écrivain, sa place dans la société, et autres interrogations sur la création artistique. Mais, comme trop souvent dans sa filmographie, le réalisateur est passé à côté de son sujet, donnant à son film une forte impression d’inachevé. On ne peut pas demander à Koepp de faire autre chose que du Koepp ! Peut-être qu’un jour, on en fera un remake valable…