Quand un photographe de sport est immobilisé dans son appartement il tue le temps en observant ses voisins. Mais lorsqu'à travers ses jumelles il est intrigué par l'un d'entre eux, il imagine très vite que ce dernier a probablement assassiné sa femme. "Fenêtre sur cour" est l'un des plus grand chef-d'oeuvre du maître et l'un de ses meilleurs suspenses. Le point de vue est remarquable dans ce film. Cela commence dès l'ouverture du film où la caméra se promène dans l'appartement et nous montre des photos de sport dont une avec une voiture de course accidentée, l'appareil photographique puis la jambe dans le plâtre: voilà, en un seul mouvement de caméra, moins d'une minute et sans dialogue, nous savons que le personnage est photographe de sport, qu'il a été blessé en photographiant une course automobile et que nous nous trouvons chez lui. Ensuite l'intérêt réside dans le fait que nous épousons le même point de vue que James Stewart: nous voyons à travers ses jumelles, toujours coincés avec lui dans cet appartement. Mais évidement "Fenêtre sur cour" ne se résume pas qu'à ça: une multitude de personnages par le biais du voisinage sont dépeint, et surtout la relation de James Stewart avec Grace Kelly, femme d'une exquise beauté qui a du mal à rivaliser avec le" spectacle" qui se joue dans la cour. Moment de magie, le baiser d'une douceur infinie déposé par Grace Kelly sur les lèvres de James Stewart, filmé avec tellement d'esthétisme que moi même j'ai du mal à croire qu'il est l'oeuvre d'un cinéaste tyrannique avec ses comédiennes, en particulier lorsqu'il est obsédé par l'une d'elle.