Grand classique d'Hichtcock et des années 50, "Fenêtre sur cour" met en scène dans un huis-clos le reporter-photographe L. B. Jeffries (James Stewart) qui à cause d'une jambe cassée est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant.
L'ennui s'installant de plus en plus dans sa vie, ce dernier commence à observer ses nombreux voisins en guise de passe temps.
Ses nombreuses observations le conduisent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d'en face a assassiné sa femme.
Ce long-métrage bénéficie d'une mise en scène et d'une musique tout bonnement incroyable, les acteurs y sont géniaux.
Grace Kelly par sa beauté et sa splendide performance embellit fortement ce film.
Mais pour ma part, ce film n'est pas non plus parfait, le suspense ne m'a pas tenu en haleine durant l'intégralité du film.
Ce long-métrage m'a aussi paru un peu longuet sur certains aspects.
Pendant la scène finale la tension n'est pas aussi présente que durant d'autres films du maître du suspens.
Jacques Goimard avait autrefois dit à propos de 2001 l'odyssée de l'espace de Stanley kubrick:
"C'est le premier film depuis intolérance qui soit à la fois une superproduction et un film expérimental."
Ce constat nous pouvons aussi le faire à Fenêtre sur cour car il est certes un des grands classiques de l'âge d'or Hollywoodien mais il est avant tout une oeuvre ouvertement expérimentale.
L. B. Jeffries est un homme d'action et amateur d'aventure et étant dans une situation d'ennuis tellement insurmontable, il commence à fortement espérer qu'une telle tragédie se soit réellement déroulée afin que l'action prenne enfin possession de son quotidien devenu bien trop monotone.
Durant l'intégralité du film nous espérons de toute force que l'hypothèse établie par Jeff soit bel et bien valable, que son voisin ait bien fait l'impensable, emporter la frêle âme de son alter ego.
La déception semble même l'habiter lorsque son ami le détective Tom Doyle lui fait part d'arguments afin d’innocenter Lars Thorwald pour le meurtre de sa femme.
Nous avons fortement envie de suivre cette hypothèse de Jeff, mais n'est t'il pas devenu le prisonnier de ses propres fantasmes.
Après le visionnage de ce film une question m'est venue en tête: "La folie est elle présente en nous lorsque le voyeurisme est devenu pièce majeure de notre quotidien ou est elle présente en nous lorsque nous ne sommes pas assez fous pour interrompre la vie paisible d'un assassin?"