"Fenêtre sur cour", un film de voyeur pour les voyeurs ? Au temps des réseaux sociaux, Facebook et autres Twitter, Alfred Hitchcock n'aurait-il pas été en avance sur son temps ?
J'admets qu'espionner ses proches, connaître leur secret fait presque partie de la nature humain et ce depuis bien longtemps. Mais ce film fait écho avec la réalité d'aujourd'hui, des gens enfermés espionnant leurs proches, se délectant de leurs secrets et n'hésitant pas à commenter, quitte à s'immiscer dans leur vie !

James Stewart, étant à la base un photographe (donc déjà un petit fouineur) n'a rien d'autre à faire que d'espionner ses voisins par la fenêtre (bah oui, le pauvre, avec une belle jambe dans le plâtre il ne peut pas aller bien loin!). On suit l'évolution de sa "maladie", le voyeurisme, Stewart cherche juste à occuper ses journées puis, au fil du film, il n'a plus que ça qui l'intéresse. C'est peu de le dire car même quand la sublime Grace Kelly vient pour passer une soirée en tête à tête, ses seules paroles sont destinées au mystérieux voisin qui aurait tué sa femme.

Hitchcock arrive à faire vivre dans ce tout petit univers (une cour d'immeuble), tout un monde : le couple de jeunes mariés, le pianiste, la célibataire dépressive, la jolie blonde... et bien sûr le voisin meurtrier ! Je pense que tout le film fonctionne grâce à ce huis clos qui rajoute un effet d'enfermement, d'espionnage comme si cette cour vivait à part de la société.

Nul besoin de le redire, Hitchcock est bien le roi du suspens. Cependant, on reste un peu sur notre fin, le dernier quart d'heure qui devrait être le plus croustillant n'est qu'une suite d'actions logiques et attendues. Un peu plus de rebondissements et une ambiance un peu plus stressante (cf. Psychose, Les oiseaux) n'auraient pas été de trop.

Tout ça pour dire qu'on ne voit pas le temps passer devant un bon Hitchcock comme celui-ci. À regarder pour l'ambiance, le décor, et l'évolution de ce petit monde (oui, je l'ai dit : l'intrigue du meurtre, ce n'est pas ce qu'il y a de plus réussi dans ce film), et aussi un peu pour Grace Kelly quand même!
DylanM
7
Écrit par

Créée

le 5 sept. 2014

Critique lue 676 fois

5 j'aime

DylanM

Écrit par

Critique lue 676 fois

5

D'autres avis sur Fenêtre sur cour

Fenêtre sur cour
Hypérion
10

And your love life ?

Rear Window, une des très grandes pellicules d'Alfred Hitchcok, personnellement ma préférée, où le maître du suspens parvient dans une maestria de mise en scène à faire du spectateur un voyeur...

le 11 déc. 2012

110 j'aime

17

Fenêtre sur cour
Sergent_Pepper
10

Vois, vis, deviens.

Souvent, le film parfait est intimidant : c’est un monument qui nous écrase de sa grandeur, un sommet dont on entreprend l’ascension avec l’appréhension du cinéphile qui se demande s’il sera à la...

le 19 juin 2013

106 j'aime

9

Fenêtre sur cour
Docteur_Jivago
9

Photo obsession

Aujourd'hui encore, Rear Window reste l'une des oeuvres les plus célèbres d'Alfred Hitchcock, voire même de l'histoire du cinéma et ce n'est pas pour rien. Le maître du suspense réalise un véritable...

le 23 août 2016

60 j'aime

7

Du même critique

10 Cloverfield Lane
DylanM
6

On reste sur sa "fin" !

Une jeune femme, Michelle, décide de quitter son mari. Sur la route de son départ, Ben ne cesse de la rappeler si bien que happée par son téléphone, la jeune femme fait une sortie de route. Elle se...

le 30 mars 2016

1 j'aime