Voilà donc ce polar politico-psychanalytique qui mit en émoi le Front National avant l'élection présidentielle de 2002 au prétexte que ce parti politique se serait reconnu dans le portrait forcément peu flatteur du leader d'extrême-droite qu'interprète Jean-Marc Thibault. Pour autant, c'est un film bien médiocre que réalise Gilles de Maistre. Nul besoin d'être d'un bord ou d'un autre de l'échiquier politique pour s'en apercevoir.
A partir d'un scénario alambiqué et pompeux, le réalisateur construit une sombre intrigue, glauque et indécise, étayée par des clichés maladroits et des considérations pseudo intellectuelles sur l'extrême-droite, laquelle ici n'existe qu'à travers trois de ses chefs,
des personnages sans charisme et à peine dégrossis, simplistes et, par conséquent, peu convaincants. C'est un peu l'extrême-droite expliquée aux adolescents, à en juger par son approche politique réductrice, élémentaire, et par la présence de la vedette (surclassée) des ados: Samir Naceri. Alain, homme taciturne et tourmenté, parvient, malgré ses origines maghrébines, à infiltrer le parti au point de devenir le potentiel gendre de son leader (au passage, que viennent faire ici ces coucheries grotesque avec la fille du président, cet érotisme complaisant et complètement hors-sujet?).
Ce méli-mélo poussif et laid prétend à la profondeur, notamment lorsqu'il expose le trouble identitaire du personnage de Naceri mais occulte, au profit d'une intrigue étriquée et caricaturale, ce qui fait la droite extrême du début des années 2000 en France et détermine son ancrage politique, qu'on y adhère ou pas (je précise que je suis dans le second cas): sa philosophie et son histoire, son organisation et son électorat. Tout, quoi.