Défaite de famille.

Depuis que j'ai quitté le domicile familial, avec mes parents, on partage nos découvertes cinématographiques, eux, pas très connaisseurs du cinéma, se contentant de regarder ce qui les attire, aime un film quand ils passent un bon moment, moi, qui recherche plus, leur propose souvent des films différents pour qu'ils voient autre chose. Hier soir au téléphone, mon père me dit "on en a regardé un de film avec ta mère, tu devrais te le faire, il y a ton pote dedans, tu sais celui que tu nous avais montré dans ton film de taré qui se passer dans la jungle. Tu verras, c'est très bizarre, mais regarde le, autant ça te plaira." Voilà comment j'en suis venu à regarder ce film.

Il est vrai que ces derniers temps, je n'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec le cinéma, alors je regarde les soupes françaises habituelles, et hormis "La Vie Scolaire" qui m'a surpris, rien de bien à l'horizon. Aller, il y a Vincent Macaigne dedans, tu regardes tous les films dans lesquels il joue, alors vas-y.

Bon le pitch n'a rien de nouveau, un repas de famille classique, dans une grande maison de campagne, du soleil, du vin, des souvenirs qui remontent, des membres tous un peu fous avec des faux problèmes qui font de ces souvenirs des cauchemars et jouent à je t'aime autant que je te hais.

Ensuite, les acteurs, bon bah Vincent Macaigne ne change pas, son personnage n'en n'est même plus un, il ne joue plus, il est lui-même et sauve à nouveau un film. Cédric Kahn, réalisateur du film, mais aussi acteur dans ce dernier ne réussit ni l'un ni l'autre, son personnage est plat et chiant dans son rôle de frère moralisateur "parfait". Pour ce qui est de Catherine Deneuve, elle n'est qu'un prétexte, à part bégayée et se faire défoncer son anniversaire, elle ne sert pas à grand-chose. Emmanuelle Bercot, la sœur "disparue" depuis 3 ans, est en dessous de tout... J'ai lu qu'elle était parfaite dans son rôle, moi, je trouve que tout sonne faux dans sa bouche, son personnage est irritant dans cette fausse folie sur jouée à l'excès, et dès la scène de son apparition, elle m'a donnée envie de couper le film. Pour ce qui est des autres personnages, ils ne servent à rien... Les enfants n'ont rien à foutre ici, le mari de Deneuve est inexistant, la compagne de Khan a le mérite d'être là, et celle de Macaigne se voit attribuer un rôle qui ne la met pas en valeur, alors qu'elle est très juste.

Pour ce qui est du métrage en lui-même, il manque trop de choses, trop de scènes pour crédibiliser l'ensemble, le rythme est assez bizarre et donne envie de le couper à chaque scène "calme". Les diverses tentatives pour renouveler le genre se voient plombées par un ensemble trop lisse, qui n'explose jamais réellement. Et pour être sincère, une seule scène sauve le film, Isabel Aimé Gonzalez Sola et Vincent Macaigne s'embrouillent, elle veut s'enfuir du repas, il l'emmène à la gare tout en essayant de la convaincre de rester, ils finissent par se réconcilier et se retrouve en voiture, weed à la bouche, bouteille de vodka dans les mains à faire des tours sur un parking. 10 min de beauté, le couple fonctionne très bien, la sincérité montre enfin le bout de son nez, mais les voilà rentrés à la maison, et là... BOUM RETOUR A LA RÉALITÉ.

Bon et ce climax... Il fallait pleurer ? Être choqué ? Merde, j'ai rigolé... Vous connaissez le principe dramaturgique du Fusil de Tchekhov ? Ce principe qui explique que si un élément mémorable est utilisé dans un film, il doit forcément avoir une utilité dans ce dernier. Pauvre caméra... Même si tu n'étais qu'un prétexte a une certaine modernité dans le scénario, tu ne méritais pas ça... Et Cédric, tu peux m'expliquer pourquoi tu dis à Emmanuelle de s'éclater le front contre la table ? Parce qu'à mon avis, à part avoir traumatisé les gosses et montrer qu'elle sait très bien sur jouer, ça n'a pas servi à grand-chose.
Heureusement que les gosses nous propose de finir le film sur une touche positive... Ah non, j'entends dans l'oreillette que ça ne marche pas non plus...

J'ai bien conscience de ne pas être constructif sur cette critique, mais le film ne cherche tellement pas à l'être que je m'en fous, et je finirais cette critique comme ça d'ailleurs.