Le Willy Bogner n'est pas un petit animal aquatique nocturne ; il restera dans nos mémoires comme le géniteur de Feuer, Eis und dynamite, un film dont la version française mérite le détour par la voie touristique Franche-rigolade.
Le petit Willy est allemand, et si on veut s'inscrire dans les clichés nationaux les plus vils, on peut dire que ça se voit à l'écran.
J'en profite pour lancer un appel à Nanarland pour inscrire cette oeuvre au patrimoine nanardesque mondial. J'y voit en effet un lointain cousinage avec Robochic pour le côté comédie foutraque. Et il y a tellement de moments « C'est quoi ce bordel ? » que la tête m'en tourne rien que d'y repenser.
Déjà, Roger Moore. Ridicule dans les James Bond, il le reste ici en incarnant Sir George, un aristo bourré de thunes qui ne sait pas quoi faire d'autre dans la vie que de simuler sa mort afin d'entraîner ses 3 rejetons, qui ne le connaissent pas, dans une course absurde pour gagner son héritage. Cerise sur le gâteau, son fiston Geoffrey Moore joue le rôle du fils du Sir George (et joue aussi mal que son paternel).
Mention spéciale à la voix off d'ouverture du film, qui vaut à elle seule son pesant de cacahuètes.
Trois moments découpent le film :
Saut en parachute du Sir George sans parachute ni raison apparente, récupération d'un parachute lors de la chute, grimage de Roger en valet de pied avec favoris qui ne le rend absolument pas méconnaissable, accueil des 3 enfants pseudos abandonnés, ouverture du testament.
Second segment :
entraînement de concurrent·es au ski (on ne sait trop qui est qui mais on devine des équipes de méchant·es, dont une qui ressemble à la Team Rocket) et présentation des équipes.
Il me faut préciser un élément important : ce passage m'a fait hurler de rire. En effet,
les annonces successives des équipes sponsorisées par des multinationales allemandes est hypnotique, et la mascotte de l'équipe des 3 frères et sœur intitulée Feu et glace m'a achevé : un bonhomme de neige qui crache du feu !
Si c'est pas hyper stylé, j'y connais rien.
La dernière partie nous narre la course, menée tambour battant, sans une seconde de répis, entre gags tarte à la crème, cascades plus ou moins sympas, équipements sous forme de banane de l'équipe Chiquita, blagues inspirées des Charlots : épuisant ! Et très long. Et tout ceci sous l’œil de Roger qui suit avec intérêt l'évolution des rapports entre ses bambins, et réussit l'exploit de se déplacer d'un endroit à l'autre en une fraction de seconde.
La conclusion tant attendue arrive :
les frangin·es, qui ne connaissaient pas avant la course, nouer des puissants et indéfectibles liens d'amour filiaux
.
Bref, une bien belle histoire, comme on aimerait en voir plus souvent ! Avec des moustaches et de l'humour allemand dedans.