Après la guerre
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C'est lorsqu'un civil juif sera assassiné que quelques soldats vont se retrouver au cœur d'une enquête où la police naviguera entre meurtre, antisémitisme et fausse piste.
Tout juste la Seconde Guerre mondiale terminée, Edward Dmytryk livre avec Crossfire un film noir où un meurtre se mêlera peu à peu à l'armée. Ouvrant son film sur l'assassinat en question, il braque sa caméra sur une galerie de personnages qu'il rend tout le long intéressante grâce aux enjeux et à l'ambiguïté planant au-dessus d'eux et du récit. C'est autour d'un flic qui n'abdiquera à aucun moment que gravitent les soldats où l'on trouve un antisémite, le premier suspect qui aura du mal à se justifier et un autre, plutôt désabusé et cherchant à découvrir la vérité, jugeant le suspect innocent. Mais c'est aussi à travers les rôles féminins, bien que peu présents, que Dmytryk intrigue et intéresse.
Derrière cette intrigue se trouve aussi une description de soldats parfois traumatisés et ayant du mal à se réintroduire dans la vie civile, mais aussi un constat d'intolérance (ici religieuse) ancré au plus profond de certains personnages (bien que ce côté-là soit légèrement trop démonstratif). Des propos qui étaient déjà d'actualité à l'époque mais qui prennent encore une résonance particulière aujourd'hui, à l'heure où les crimes sous couvert de la religion sont encore nombreux. Un film qui brille par sa qualité d'écriture, tant au niveau des personnages, du fond, de l'intrigue qui s'avère très bien ficelée ou des dialogues à l'image de ceux entre la flic et Ginny.
Dmytryk joue bien avec les éléments typiques du film noir et sublime cette qualité d'écriture à travers une mise en scène qui fait ressortir une atmosphère sombre et désabusée, prenante de bout en bout. Crossfire bénéficie aussi de toute sa la maîtrise derrière la caméra, ce qui se ressent dès la première séquence où il joue merveilleusement avec un jeu d'ombres et de lumières. Devant la caméra, les trois Robert (Young, Mitchum et Ryan) livrent d'impeccables compositions, notamment Ryan et Mitchum.
Maîtrisant avec brio les codes du film noir, Dmytryk livre avec Crossfire une oeuvre dont les propos ont encore toutes leurs résonances aujourd'hui et met en place une atmosphère aussi sombre que désabusée pour un film qui ne manque ni de tension, ni d'intérêt.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon festival de Cannes - Palme d'or, Plongée dans les polars américains et Les meilleurs films des années 1940
Créée
le 8 juil. 2015
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