Le cinéma de Kon Ichikawa passe le temps de manière quelque peu confidentielle mais qui parvient à trouver son public. La Harpe de Birmanie est probablement son oeuvre la plus connue car aussi la plus pacifiste et universelle dans le propos qu'elle dégage du conflit de la Seconde Guerre mondiale.
Mais ce n'est pas le seul film du réalisateur sur le sujet et Feux dans la plaine. Le film est très intéressant car il met en scène une armée japonaise totalement en déroute, vivant dans la peur, montrant la dureté et l'âpreté des privations et des blessures. On montre des soldats qui deviennent complètement fous, perdant tout sens de la réalité. Pire encore, Kon Ichikawa montre des soldats qui sont prêts à se rendre à l'ennemi.
En ce point, ça ne me surprendrait pas que le film ait été mal reçu du côté nippon, surtout que la guerre était terminée depuis à peine quinze ans.
Ce qui est compliqué avec Kon Ichikawa et qui nous donne envie de ne voir qu'un film assez compliqué à rentrer dedans, c'est qu'il filme le tout de manière assez "brute". Peu de musique, peu d'effets de style et même si ce n'est pas plus mal, ça me donne parfois l'impression qu'on s'approche d'un cinéma très réaliste. Ici, le sujet est déjà assez compliqué et il entraîne le spectateur dans la déroute nipponne.
Ce n'est pas le cinéma qui me parle le plus dans la manière de faire. Mais de par son propos et sa manière de traiter la guerre et la déroute japonaise, Feux dans la Plaine est une oeuvre extrêmement intéressante.