Avant dernier film de Josef Von Sternberg. Ce film est particulièrement malaisant lorsqu'on le replace dans son contexte historique. Le scénario est tiré d'un roman inspiré d'une histoire authentique datant de 1951, où l'on retrouva d'anciens soldats japonais toujours en poste sur une île isolée du Pacifique où ils vivaient en autarcie en compagnie d'une seule femme. Il y avait matière à faire un film passionnant. Mais le choix du cinéaste de ne volontairement pas sous-titrer les dialogues japonais et de raconter tout son film en voix off (en anglais), donne à sa mise en scène un ton très condescendent envers la culture japonaise, mais aussi envers son public qu'il semble infantiliser avec sa manière de raconter son histoire comme s'il vous lisait un conte pour vous endormir.
Le metteur en scène n'a aucune empathie pour ses personnages, qu'il filme comme un documentaire colonialiste exotique. Le film revêt même un aspect de film propagandiste, comme si en 1953, il était encore nécessaire de faire des films de ce genre, pour réhabilité ce peuple auprès des américains après les avoirs diabolisés durant la guerre.
Rappelons à titre de comparaison que cette même année, Akira Kurosawa tournait "Les 7 samouraïs"...