Ce n'est pas tout les jours qu'on voit au cinéma le portrait d'une famille prolétaire de Nancy. Céleste Brunnquell (nominée pour le César du Meilleur espoir féminin en 2020) confirme qu'elle a de l'avenir en tant qu'actrice. Ce qui est beau, c'est que les réalisateurs arrivent, entre une claque dans la gueule du petit garçon et un "Sale pute!" lancé entre soeurs dès lors que l'une d'elle se vêtit de manière différente de l'ordinaire, à montrer une forme d'amour qui subsiste entre les différents membres d'une famille recomposée. Chez les prolos, c'est la femme qui fait la vaisselle, les garçons ne toucheront pas une assiette durant tout le film. Le sexisme est parfois exacerbé dans certaines familles populaires, ou du moins il est plus facilement visible. L'histoire d'amitié/amour entre Fifi, une jeune fille de 15 ans vivant en HLM et Stéphane, jeune garçon de 23 ans issu d'une famille plutôt bourgeoise permet de mettre en lumière les inégalités sociales entre les 2 familles, sans tomber dans les clichés (c'est chez Stéphane que Fifi boit sa canette de Cronenbourg). En somme, un film intelligent et poétique, tout en nuances!