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Il m'a fallu une troisième tentative et un confinement obligatoire pour me convaincre de regarder Fight Club intégralement. Comme beaucoup, grande déception : bien que je n'en attendisse pas non plus grand chose, ce film est quand même cité parmi les nombreux classiques du cinéma (même si je me demande si on peut vraiment parler de 'classique' après seulement 20 ans de maturité d'une œuvre). Je peux comprendre l'engouement, dans la mesure où le sujet est facile, il attire : le portrait de l'homme américain moyen, avec son job de merde, son condo Ikea, son inappétence intellectuelle, ne peut susciter qu'une envie aussi primaire que la révolte violente.


Mais un sujet aussi bateau que l'anticonformisme se doit d'être traité de manière plus subtile pour ne pas tomber dans les poncifs habituels, Fincher n'est ni le premier ni le dernier à l'aborder. Or, quand on voit défiler les répliques cultes les unes après les autres ("The things you own end up owning you," "It's only after we've lost everything that we're free to do anything," etc.), on se demande si le but final était de faire passer un vrai message à travers des procédés et une écriture recherchés, ou simplement de recracher une espèce de Nietzsche mal interprété par le biais de personnages caricaturaux.


Le jeu des acteurs est assez médiocre, caricatural lui aussi, du moins pour ce qui est des personnages principaux : Norton est assez insipide, Bonham-Carter surjoue, et ne parlons même pas de Brad Pitt. Même si le dénouement tombe un peu à plat parce qu'amené par de trop grosses ficelles, le rythme reste assez bien tenu : on a malgré tout envie de savoir ce qui se passe après. Néanmoins l'espèce de schizophrénie du personnage principal est assez mal abordée, peu vraisemblable – même si c'est l'intrigue originale du livre, elle arrive un peu comme un deus ex machina improbable. Je dirais que le problème majeur du film est son manque de subtilité : on sent qu'il a été écrit pour être "culte," autant dans les dialogues que dans la manière de tourner.


Pour conclure, une seule image me suffirait d'illustration : celle de fin. Clore son film sur la photographie d'un pénis, finalement c'est peut-être le moyen pour Fincher de nous dire qu'il ne se prenait pas au sérieux depuis le début ?

v3nus2milo
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le 18 avr. 2020

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v3nus2milo

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