La premiere regle du Fight Club ?

On ne parle pas du Fight Club.

Le truc avec ce film, c'est qu'il n'est pas possible d'en raconter le concept sans spoiler méchamment son histoire.
Par conséquent, il vaut mieux déjà commencer par préciser une chose : Non, ce n'est pas un film de baston. Ce n'est pas évident au vu du titre. Le sous-titre apposé sur le dvd qui m'a attiré, c'était "chaos. confusion. savon". What The Fuck ? A voir, alors. C'était parti.
Un début insolite. La façon dont le protagoniste principal (joué par le grand Norton) agit et raconte sa propre histoire d'agent des assurances blasé, insomniaque, attaché à sa vie monotone et rythmée par ses achats de meubles Ikea, le tout en en étant parfaitement conscient... Sympathique. On accroche vite.

Par la suite, cet étrange type, parfaitement lucide de sa vie, mais impuissant à la changer trouve de plus en plus difficilement moyen de s'endormir ; Par un curieux hasard, de curieuses circonstances, il finit par se retrouver à toutes ces réunions type "alcoliques anonymes" ou de séropositifs. La, il peut y pleurer, entouré de gens plus malheureux que lui. Tout ça pour s'endormir comme un bébé.

Problème, Marla Singer (Helena Bonham Carter), une autre paumée qui fréquente les mêmes réunions, et pas plus cancereuse ou alcolique que notre héros. Ca le bloque, ça le coince, un autre intrus, il ne peut plus se lacher, il ne peut plus dormir. Ces deux la vont se chipouiller gentiment. On se demande ou nous emmene ce film. Ou est la baston ?

Pas grave. C'est un ovni, il s'est déjà passé pas mal de scenes étranges, de droles de choses sont apparues à l'ecran un bref instant, bref, on est curieux, on continue.
Dans un avion le ramenant chez lui, le protagoniste tombe sur un nouvel étrange énergumène, Tyler Durden (Brad Pitt). Interessant mais etrange, un vendeur de savons. Moui ok, pourquoi pas. Une philosophie étrange de la vie, bon... d'accord.

Retour à l'appart du hér... quel appart ? Ah ok. Tout a explosé, tout à cramé. Il est temps d'aller boire un verre pour tout oublier. Le héros est un type seul. Il appelle, apres Maria Singer, la seule personne avec qui il aurait bien envie de boire (et accessoirement de crecher chez lui un moment) : Tyler Durden.

Et là... les choses s'enchainent. Ils boivent un coup, philosophent sur la futilité de notre monde, puis une fois dehors, Brad Pitt-Durden demande a son nouvel ami de le frapper. Oui oui. Coup rendu, l'un apres l'autre, puis une baston. D'accord ?! Bon... Ca leur a fait du bien.

Et la, tout se barre en vrille. De fil en aiguille, ce film avance, ses deux héros finissent par monter le Fight-Club, cet endroit "secret" ou se reunissent sans distinction tous types d'hommes, qui s'y liberent un bref moment de leur vie monotone et s'y battent sans la moindre animosité, le moindre gout de la victoire, juste le défouloir.
Le fight club finit par s'étendre à toutes les couches de la société, mais...

Je n'en dit pas plus. Ce pitch la est déjà bien étrange, dans sa narration très "littéraire" (c'est un livre, à la base) et visuelle, c'est très "WTF". Mais il ne s'agit là que de la première moitié du film. La suite fait prendre corps et tout son sens au scénario. Il ne faut pas en parler, il faut le voir. Il n'est absolument pas question de guerriers, de baston ou que sais-je encore... Il s'agit là d'un regard sur notre société, un regard qu'on ne peut qu'épouser et une saloperie de twist scénaristique que certains capteront rapidement, mais qui enchante tout spectateur par son étrangeté.
C'est bien foutu, la deuxième moitié du film emporte, on se marre, on s'interroge... et à la fin du film, on réfléchit... puis on voit la derniere image presque subliminale avant le générique. Merci Fincher !
Grenur
8
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le 2 déc. 2010

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Grenur

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