Il était temps que je revois ce film et que je fasse une critique digne de ce nom. 5 lignes auparavant, autant dire que ce n'est pas suffisant pour parler de ce film. Fight Club ou le film culte de toute une génération, une satire sociale, une oeuvre sombre et violente. Pas forcément bien accueilli au moment de sa sortie par le public et les critiques. ce film est maintenant passer au statut culte. Considérer par beaucoup comme un chef-d'oeuvre intemporel de l'histoire du cinéma, il est temps de rendre hommage à ce film qui fêtera ses 20 ans l'an prochain, déjà.
Il y a eu tellement d'analyses, tellement de critiques, tellement d'avis sur ce film qu'il en devient difficile de se démarquer. Pour commencer, je suis un fan du travail de David Fincher, j'ai vu une grande partie de ses films (il me reste Gone Girl pour tout dire). Il possède cette fibre incroyable du cinéma. Il est capable de rendre n'importe quel objet, en objet de cinéma. Prenons la scène du vélo dans ce film par exemple. C'est une scène loufoque, presque inutile en soi dans le film mais elle montre toute la maestria du monsieur. Il rend un plan simple en plan culte. La question est la suivante: qu'est-ce qui n'est pas culte dans ce film? Tout le monde connaît la première règle du Fight Club. Ainsi que la deuxième. Ces deux règles interdisent tout bonnement de parler du film dans un sens. Rien que cela tient du génie.
Pour continuer, Fight Club est un film dérangeant. C'est vrai que voir Edward Norton se fracasser la tête tout seul, c'est à la fois incompréhensible et magnifique. Le film explore avec complexité l'idée du dédoublement de personnalité. On pourrait presque parler de triplement de personnalité si on inclut le fait que le personnage de Marla est une des facettes du narrateur. Ses trois personnages forment une sorte de trinité. Chacun exprime les penchants, tantôt violent, tantôt sensé, tantôt abusif du narrateur. Mais, c'est le contexte du film qui amène le narrateur à créer Tyler Durden. Miroir d'une société de la fin des années 2000 qui n'est pas prête à passer dans un nouveau millénaire. Ce qu'il est intéressant de remarquer, c'est de voir que le film détruit la finance. Métaphore du passage à l'euro? Difficile d'aller dans ce sens mais la question se pose.
Dans le fond, que retenir de Fight Club? Comment expliquer que ce film pourtant boudé à sa sortie soit maintenant un millésime du cinéma? Réponse: la liberté: Tyler Durden est l'incarnation même de celle-ci, il fait ce qu'il veut. Bien sûr, le postulat est sombre puisqu'il ne pense qu'à créer le chaos. D'une certaine manière, nous avons tous en nous un Tyler Durden qui sommeille, et qui se réveille dans nos phases de folies. C'est un film sur la condition humaine dans un sens. Sur la complexité de l'être humain. Il pose la question suivante: jusqu'où la folie humaine peut-elle aller? N'oublions pas que le personnage interprété par Edward Norton s'automutile. On peut aller très loin dans l'analyse philosophique de ce film.
Revenons à nos moutons: si ce film est devenu aussi culte, c'est en grande partie grâce à son casting. Si Edward Norton et Helena Boham Carter sont excellents, c'est à Brad Pitt que revient la palme. Il a toujours été un grand acteur pour moi mais ici, il est bien plus que cela. Il parvient à se muer complètement. Il incarne la liberté. Celle-ci sans contrôle. Il est le chaos qui sommeille en le narrateur. Sa prestation est digne des plus grands, sans aucun doute.
Fight Club a déjà fait couler beaucoup d'encre. C'est pour cela que je ne vais pas m'attarder plus longuement sur ce film. Tout a été dit. Cependant, il est clair que ce film est un millésime, une déclaration d'amour au cinéma. Il possède l'un des meilleurs scénarios écrits à ce jour. D'une rare violence, c'est une plongée dans la folie humaine, dans le nous intérieur que David Fincher orchestre d'une main de maître. Porté par un casting magnifié, ce film est assurément l'un des plus grands films de tous les temps. On doit voir ce film si on s'intéresse au cinéma, c'est un passage obligé.