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Controversé, coup de pied frontal envers une société de consommation en plein boom, film de studio nihiliste (ce qui n'est pas le moindre de ses paradoxes), "Fight Club" fait partie de ces oeuvres qui sont loin de laisser indifférent.
Surestimé pour certains, chef d'oeuvre absolu pour d'autres, prétentieux et vain d'un côté, pertinent et incontournable de l'autre, "Fight Club" n'en reste pas moins la quintessence de la première partie de carrière de son génial réalisateur qu'est Fincher, qui en l'espace de trois films ("Alien 3", "Seven", et donc "Fight Club") a non seulement mis en lumière sa maîtrise technique sans équivoque, mais aussi sa capacité à engendrer des oeuvres de divertissement à la fois ambitieuses aussi bien d'un point de vue scénaristique que visuel.
Parcouru de fulgurances et d'idées osées pour un film de studio (qui prendrait le risque désormais de produire un tel métrage ?), "Fight Club" est avant tout un cri d'alarme, un cri du coeur de la part d'un metteur en scène désabusé par la nature humaine, meurtri par son incapacité à se projeter au-delà de ses habitudes, prisonnier d'une consommation toujours plus frénétique et finalement vaine.
Renaissance par la souffrance, prise de conscience par la violence, renouveau par l'anarchie, le message de "Fight Club" a souvent été détourné de son sens premier, pour ne le présenter que comme un pamphlet aux limites du fascisme. Pourtant, il suffit de quelques minutes pour s'apercevoir que "Figh Club" est exactement tout le contraire, mais qu'il paye son caractère hautement subversif auquel nous ne sommes plus guère habitués.
Uppercut comme on n'en fait plus, film culte assumé (et statut mérité, ce qui n'est pas si courant....), "Fight Club" est un incontournable, tout simplement.
"La 1ère règle du Fight Club est : il est interdit de parler de Fight Club." Règle violée, mais péché pardonné !