Du coton, et les lunettes de ton grand père.
Fight Club, c'est un film à écouter avec un peu de coton dans les oreilles, histoire de tout comprendre, mais de ne pas tout entendre. C'est un film à voir avec les lunettes de son grand-père, histoire de profiter de la beauté de l'image, mais de voir Brad Pitt et Edward Norton en flou.
Dans ce film, il y a le fond et la forme. Je n'ai pas lu le livre, mais je devine que le fond est assez bien copié, très original. Seulement, la forme bousille presque tout. Bon, d'accord, l'image donne l'atmosphère parfaite, elle est vivante, précise, classe. Enfin elle pète du tonnerre, quoi.
Sauf que.
Sauf que je suis un peu révolté contre le casting ;
Ils ont choisi Brad Pitt. Bon, d'accord, ça passe encore, j'ai vu des films où il joue bien.
Ils ont choisi Elena Bonham Carter, pourquoi pas, elle a le physique qui colle parfaitement au personnage de jeune princesse vieillie.
Ils ont choisi Edward Norton... Et là, ça va plus du tout. Edward Norton est l'acteur le plus inexpressif que je connaisse, et bien qu'incarnant ici un personnage insomniaque, ramolli, mou du genou, et dépassé les évènements, l'on ne peut dire qu'il joue bien le personnage, parce qu'on a pas l'impression qu'il joue. Du tout. Ce n'est pas le personnage, c'est l'acteur qui est totalement ramolli et mou du genou. Quitte à jouer le rôle principal, autant y mettre un peu de bonne volonté. Mais malgré toute la mienne, je n'ai pas réussi à voir Norton comme autre chose qu'un gamin qu'on sort tout juste de chimiothérapie pour jouer un film.
Et tant qu'on y est au sujet des acteurs ; contrairement à Hobbes (dont j'apprécie la critique), l'interprétation de Brad Pitt ne m'a pas réellement choqué au point de me dire que c'est vraiment un mauvais acteur. Mais l'ayant vu dans d'autres films, j'ai trouvé ici qu'il en faisait vraiment des caisses, tout en manquant sensiblement de consistance. Mais personnellement, j'aurais préféré voir le personnage Tyler Durden beaucoup moins porté sur le physique du beau-gosse-costaud-trop-classe et beaucoup plus sur ce qu'il dit être dans sa philosophie des choses (philosophie fort intéressante, d'ailleurs) ; un homme dépouillé de tout superflu (lunettes de soleil, veste en cuir rouge), une apparence qui reflète sa vision du monde, de la vie, des gens, et spécifiquement de la socité, de l'économie, du pouvoir et de la consommation. Malheureusement, Brad Pitt n'a pas une tête pour jouer ce genre de rôle. C'est peut-être pour cela que l'on a fait de Tyler Durden un personnage BCBG (beau cul belle gueule), qui en jette un max, mais qui n'a pas vraiment de consistance ; tout à l'image de Brad Pitt, malheureusement.
Au reste, je trouve malgré tout ce film splendide, tant au niveau du synopsis que de l'image, de l'évolution, du dénouement, de la musique, et surtout de cet effet que ce film peut faire aux personnes comme moi, un peu philosophes mais pas très intelligent.
Pour conclure, je mentionne -2 pour le casting ; -1 pour Norton et -1 pour Pitt, ainsi qu'un autre -1 parce que, en revisionnant ce film, je me suis dit qu'il aurait pu être beaucoup plus approfondit. C'est donc un joli 7. Pas le sept du film "ah tiens, il est pas mal ce film", mais plutôt du film "Whoaw, vraiment génial. Dommage qu'il y ait des merdes par-ci par-là.
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