"Filmfarsi" désigne le cinéma d’exploitation populaire iranien qui a existé entre le début des années 40 (avec l’arrivé au pouvoir de Mohammad Reza Chah) jusqu’à la fin des années 70 avec la Révolution islamique de 1979 qui se soldera par la chute du shah.
Pendant près de 30ans, le cinéma d’exploitation en Iran a pu voir le jour sans la moindre censure, avant qu’il ne devienne illégal avec l’arrivée au pouvoir des islamistes fin 70 / début 80 (comme en atteste les nombreux cinémas qui ont été incendiés et notamment le cinéma Rex à Abadan où 377 spectateurs périrent dans les flammes).
30ans de cinéma bis, où les réalisateurs de l’époque s’inspireront du cinéma italien, hollywoodien et bollywoodien, comme en atteste ces nombreux remakes officieux tels que Soförün kizi (1965) (Sabrina - 1954 de Billy Wilder), Almaas 33 (1967) qui emprunte énormément à l’univers James Bond, Devlerin Aşkı (1976) (Gilda - 1946 de Charles Vidor) et bien d’autres relectures telles que Les Vitelloni (1953) de Federico Fellini, À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard ou encore West Side Story (1961) de Robert Wise.
Facilement reconnaissables, les films avaient bien souvent des budgets anémiques et très souvent une ou plusieurs séquences musicales et ce, même si l'histoire ne s'y prêtaient pas (c’était devenu presque une obligation contractuelle d’en avoir).
Ehsan Khoshbakht dresse un panorama non exhaustif de ce cinéma populaire et conspué par le pouvoir islamiste, entrecoupé d’images d’archives et d’extraits tous issus de vieilles bandes VHS (le réalisateur n’a découvert le cinéma farsi que par le biais de VHS illégales aux copies catastrophiques). Un voyage dans le temps, où la liberté d’expression et le cinéma pouvaient s’exprimer librement.
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