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Fin d'automne
7.8
Fin d'automne

Film de Yasujirō Ozu (1960)

Trois hommes s'interrogent sur l'épouse de leur ami décédé, et sa fille, à savoir qu'elle pourrait à nouveau se marier. Mais est-ce que la veuve veut vivre quelque chose de nouveau ? Est-ce que l'adolescente de 24 ans va vouloir se marier elle aussi ?


Sous l'argument qui ressemble à une comédie romantique, Ozu délivre un impitoyable message sur la différence de générations, où une veuve serait littéralement à nouveau un cœur à prendre, sans qu'on lui demande son avis d'ailleurs. Tandis que l'adolescente voudrait bien se marier, mais ne se résout pas à laisser sa mère seule, et en même elle ne souhaite qu'elle rencontre quelqu'un d'autre.
C'est vraiment dommage que le réalisateur se soit mis aussi tardivement à la couleur, car celles-ci lui vont comme un gant ; je trouve ça splendide à voir, en plus de montrer le Japon de 1960. D'ailleurs, c'est amusant de noter que certains décors, comme une fameuse ruelle étroite, proviennent d'autres films d'Ozu comme Fleurs d'équinoxe.
En plu, c'est joué de façon magnifique, à hauteur du sol, avec une Setsuko Hara tout simplement divine et qui, par un jeu postures, arrive à faire croire qu'à 39 ans au moment du tournage, elle paraisse un peu plus âgée, suffisamment pour croire à sa relation avec sa fille incarnée par Yōko Tsukasa. Elle incarne un Japon moderne, qui ose se révolter contre sa mère, contre les hommes, tout comme son amie que joue Mariko Okada. Cette dernière est très intéressante, car elle va être en quelque sorte le détonateur, celui qui va impulser la destinée de son amie, et on note qu'elle représente elle aussi une touche de modernité, de par ses habits contemporains, et non en traditionnel comme le kimono.


A travers le portrait de ces trois femmes, on voit très bien où va la préférence d'Ozu, lequel stigmatise l'archaïsme des hommes, qui sont représentés comme des loups dans une tanière, à comploter derrière le dos des femmes. Ce qui a conduit sans doute au fait que j'ai beaucoup aimé ce film, un des sommets dans la carrière d'Ozu.

Boubakar
8
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le 14 avr. 2020

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Boubakar

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