Fire of Conscience par cherycok
Fire of Conscience de Dante Lam (Beast Stalkers, Hit Team) s'annonçait vraiment très bon si on se fiait aux deux bandes annonces et au casting / staff technique. Qu'en est-il réellement ? Malgré quelques défauts évidents, le film sent bon la série B policière comme Hong-Kong savait si bien les faire.
En ce qui concerne le scénario, vraiment rien d'original. On nous ressort une fois de plus les habituels gentils policiers, les mauvais policiers qui sont de mèche avec les vilains trafiquants de drogue, le flic torturé par un décès dans son passé,... tout ce qu'on a déjà vu et revu plusieurs fois dans de nombreux films. Alors ne vous méprenez pas, c'est certes classique mais le film possède son lot de surprises.
Dante Lam n'est pas le meilleur quand il faut raconter des histoires originales mais c'est tout de même un très bon tâcheron qui sait ce qu'il fait. Il a d'ailleurs su s'entourer d'excellentes personnalités à commencer par Chin Kar Lok aux chorégraphies. Ce dernier n'a plus rien à prouver tant il a déjà démontré par le passé ses nombreux talents, aussi bien en tant que chorégraphe que en tant qu'artiste martial.
Et c'est bien sur les scènes d'action que le film marque des points. Bien que peu nombreuses au final, ces scènes sont une réussite totale, à la fois très speed, excessivement bien mises en scène à l'instar de ce gunfight dans le restaurant. On sent la montée en puissance, les regards des différents protagonistes, jusqu'à l'explosion finale, le gunfight en lui-même, très intense. Mais il y en a d'autres, comme l'attaque dans l'appartement, qui s'enchaine avec la course poursuite sur les échafaudages et le combat dans le restaurant. Certaines scènes sont d'ailleurs relativement violentes et Dante Lam n'hésite pas à y glisser quelques effets gores du plus bel effet comme cette explosion de crane avec bouts de cervelle en bonus (miam !). D'autres sont violentes mais plus dans l'action, comme la « prise en otage » du camion transporteur de fond qui nous tient en haleine du début à la fin.
Entre ces scènes d'action, des moments plus calmes, essentiellement fait de passages classiques comme des interrogatoires « musclés » de la Police (c'est peu de le dire) ou encore des moments plus intimistes qui sont malheureusement parfois un peu plombés par des acteurs un peu trop monolithiques. Leon Lai (Les Anges Déchus, Heroic Duo) a beau s'être amélioré dans son jeu, ce n'est pas toujours ça et même Richie Ren (Breaking News, The Sniper) s'y met de temps à autres à la mode zéro expression. Les rôles féminins ne sont guère plus réussis avec des personnages qui sont complètement passés à la trappe alors qu'un développement plus poussé (celui de la très belle Vivian Hsu par exemple) aurait pu donner plus de profondeur à certaines scènes.
Pour les seconds rôles, c'est déjà mieux. Le personnage incarné par Wang Bao Qiang (Blind Shaft, World Without Thieves) est très attachant et bien plus touchant que certains rôles principaux. Il en est de même pour Liu Kai Chi (SPL, Beast Stalkers), un habitué des productions de Dante Lam, à qui on s'attache très facilement.
Au final, Fire of Conscience nous rappelle sur bien des points ces séries B policières de la fin des années 80 / début 90 à Hong-Kong, avec les mêmes défauts et les mêmes qualités qu'on pouvait déjà leur faire. On y retrouve quelque chose de vraiment attachant qui ne peut pas rendre le film détestable.
Même si on a connu Dante Lam plus en forme, ce Fire of Conscience ravira les amateurs de polars, car mine de rien, avec en plus sa jolie BO et sa belle photographie (appuyée parfois par trop de filtres), on est en présence d'un bon divertissement avec un final plus profond qu'il n'y parait.
Note à part : je me suis rendu que j'avais vraiment apprécié le film en écrivant cette petite chronique. J'étais resté sur une impression en demi-teinte une fois le visionnage fini.