Fire of Conscience
5.7
Fire of Conscience

Film de Dante Lam (2010)

Dante Lam, fort du succès de son excellent Beast Stalker, continue sur sa lancée avec Fire of Conscience.

Suite à la mort de sa femme, Manfred Wong (Leon Lai) est en pleine phase de dépression. Son laisser aller se ressent sur son travail de policier et finit par attirer l'attention des affaires internes [Internal Affairs ou IGS]. Il se retrouve à travailler avec l'ambitieux Kee (Richie Ren) sur une dangereuse affaire de trafic d'armes.

Fire of Conscience est un nouveau polar ambitieux pour Lam qui s'inscrit toujours plus loin dans la nouvelle tendance du polar hongkongais. Le scénario part en effet de trois affaires différentes (le meurtre d'une prostituée, le vol d'un téléphone portable et un trafic d'armes) et s'essaie à les relier entre elles pour converger vers un final cohérent. L'entreprise n'est pas aisée et est rendue encore plus difficile par les intentions parfois contradictoires des concepteurs du film.

D'un coté, Lam et son scénariste veulent à tout prix donner du poids à leurs personnages. Tous ont donc leurs histoires personnelles et leur moment d'introspection, les deux protagonistes principaux se taillant évidemment la part du lion. Des développements qui pèsent sur le cours d'une histoire déjà touffue et en ralentissent dangereusement le rythme. Les choses ne sont pas arrangées par un casting inégal. Les seconds rôles s'en sortent à peu près mais Leon Lai, malgré une barbe fournie, montre ses limites dans le registre du flic dépressif. Dans le cadre d'un scénario se basant autant sur ses personnages, son manque d'expressivité porte un coup sérieux à l'entreprise.

D'un autre coté, Lam souhaite manifestement offrir un divertissement d'action spectaculaire. Avec l'assistance de Chin Kar Lok et Wong Wai Fai, il propose quelques séquences bien troussées où les explosions ont la vedette. Malheureusement, aucune d'entres elles ne se distinguent du tout venant. Seule la toute première, par lequel le film débute, laisse une impression durable. Le reste se laisse regarder sans déplaisir mais n'arrachera pas de cris d'excitation de la part de l'amateur de spectacle violent. Le final est à ce titre particulièrement plat pour une production de cette nature.

Fire of Conscience illustre les risques de cette nouvelle génération de polars hongkongais. Le scénario a pris une importance telle que les moindres petits défauts dans sa conception ou son exécution prennent une taille majeure dans le produit fini. Le risque, c'est que les réalisateurs de polars pèchent par excès d'ambition et se prennent les pieds dans le tapis à force de vouloir trop en faire. Une tendance visible au sein de Fire of Conscience.
Palplathune
4

Créée

le 2 mars 2011

Critique lue 414 fois

1 j'aime

Palplathune

Écrit par

Critique lue 414 fois

1

D'autres avis sur Fire of Conscience

Fire of Conscience
Palplathune
4

Feu de camps

Dante Lam, fort du succès de son excellent Beast Stalker, continue sur sa lancée avec Fire of Conscience. Suite à la mort de sa femme, Manfred Wong (Leon Lai) est en pleine phase de dépression. Son...

le 2 mars 2011

1 j'aime

Fire of Conscience
Jérôme_Richenauer
6

Critique de Fire of Conscience par Jérôme Richenauer

Manfred est un flic, un commissaire de la brigade criminelle aux méthodes plus que douteuses, dont la femme est morte récemment . Il doit enquêter sur le meurtre d'une prostitué et l'un de ses homme...

le 9 sept. 2016

Fire of Conscience
batman1985
6

Un polar honnête

Après The Insider qui a réussi à dévoiler chez moi de la sympathie pour le genre du polar version Hong Kong, je m'attaque à un nouveau film de Dante Lam, Fire of Conscience. Même topo que pour les...

le 1 août 2012

Du même critique

Dune
Palplathune
8

Dune vision à l'autre

Minute introspective : J'ai découvert Dune (le film) ado. Étant sevré aux Star Wars, j'espérais voir un spectacle du même acabit. Évidemment, avec de telles attentes, le visionnage ne fut pas une...

le 18 avr. 2012

99 j'aime

14

Inferno
Palplathune
9

L'enfer du miroir

Dario Argento qualifie lui même Inferno de son film le plus pur. On ne peut que lui donner raison au vu du métrage, un véritable cauchemar éveillé, l'impression sur pellicule des obsessions les plus...

le 3 déc. 2010

58 j'aime

8