Un Ryan Gosling tout en sobriété, fidèle à son personnage, la musique de Justin Hurwitz faite d'un thème principal décliné mais variant assez peu finalement, réussit tout de même à procurer tristesse, nostalgie, force et grandeur autour d'une même mélopée.
Damien Chazelle à travers sa caméra immersive nous rappelle la prouesse et la folie de ces nouveaux explorateurs (pour l'époque) qui à bord de ces coquilles de métal s'affranchissent de la pesanteur vers l'inconnu. Une Claire Foy qui nous ramène au sol et à l'angoisse de cette vie à attendre, elle qui rêvait d'une vie tranquille. Elle règne sur le foyer (même sans sa couronne*) et se rappelle à la hiérarchie de Neil ou à son mari lorsque nécessaire. Une interprétation sans éclat et pourtant intense où les regards suffisent. Entouré par la mort, la famille Armstrong tient bon, les scénaristes arrivent tout de même à ne pas verser dans le pathos malgré les tragédies.
La relation entre Neil et Buzz Aldrin est à peine esquissée, est-ce pour ménager les susceptibilités ou simplement car elle n'avait pas d'importance ?
Ecrire, décrire, c'est aussi choisir des points de vue, ce que notre réal fera à merveille par l'entremise de sa caméra subjective qui nous plonge dans la peau des personnages à de nombreuses reprises ou en choisissant de nous montrer leur visages plutôt que ce qu'ils aperçoivent pour mieux nous happer dans l'intime plus que dans le grandiose.
Le silence sélène en opposition au merveilleux "The Landing", fait de cordes qui font de cette ritournelle une composition tout ce qu'il y a de classique, nous amène à ce moment époustouflant où les cuivres prennent le relai pour magnifier l'alunissage. Ces instruments de cuivre qui paraissent avoir été conçu pour illustrer l'espace et ses astres. La harpe et les voix se réservant les passages où l'intime prend le devant de la scène.

J'ai passé un bon moment, me suis senti plongé au coeur de ses regards portés vers notre satellite, départ de tous les possibles. La conquête de ce visage céleste silencieux est constellé de bribes de vie de famille, de la concurrence russe dans cette course effrénée, de contestation populaire, d'échecs et de réussites mais à quel prix se demande le chef de projet.
"Un peu tard pour se poser la question" lui rétorque Neil.
Un peu de musique donc :
The Landing : https://youtu.be/zcev7yEPeF8
Quarantine : https://youtu.be/_6nelE4nieo
*Claire Foy, remarquable dans la série "The Crown" consacrée à la famille royale anglaise et surtout à sa reine Elisabeth II. Le casting du film étant incroyable, Ciaràn Hinds (Jules César dans Rome, Mance Rayder dans GOT, ou encore commandant dans The Terror), Corey Stoll en Buzz Aldrin (House of Cards), Kyle Chandler (Bloodline), ou encore Jason Clarke jouant Ed White.

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