J’ai rarement vu une salle aussi silencieuse pendant un film, et une salle où personne ne s’est levé après cinq bonnes minutes. On était une dizaine en ce dimanche matin pour regarder le dernier film de Damien Chazelle, celui qui a réussi à me faire aimer une comédie musicale, ce film incroyable qu’est La La Land. Il ne fait que confirmer tout le bien que je pense de lui avec ce film sur Neil Armstrong et la Course à la Lune, mais ce film n’est pas que ça, et c’est pour ça qu’il est passionnant.
Bien entendu, il y a l’histoire qu’on connait et le film rempli son cahier des charges à ce niveau. Ryan Gosling campe un personnage froid et rigide marqué par un drame personnel qui le hantera tout le long et qui finira obsédé par sa mission, passant à côté de tout le reste.
Chazelle nous immerge dans l’aventure, comme si on y était. La tension palpable avant les essais. Ce silence des hommes pendant de longues minutes alors que ça grince tout autour, puis ce bruit assourdissant et ces tremblements qui peuvent donner la nausée grâce à la caméra embarquée dans le cockpit quand ils décollent. Il nous fait vivre la chose de façon assez viscérale. Puis, il y a le décollage de la fusée qui va les emmener vers leur destin. J’adore voir des décollages de fusées, c’est impressionnant et émouvant.
Ce que j’ai le plus apprécié, au-delà de l’aventure humaine et scientifique qui a coûté beaucoup de vies malheureusement, c’est l’histoire vécue par le prisme de Janet, interprétée par Claire Foy qui livre une prestation de haute volée. Bien aimé aussi l’incorporation d’images d’archives dans le film.
C’est donc un film qui émeut autant qu’il impressionne, qui nous immerge dans l’Histoire de la Conquête spatiale, dans ce contexte tendu de Guerre froide, qui est très bien réalisé et qui va à l’essentiel. Il montre les étapes importantes sans s’attarder trop dessus, et c’est appréciable. Bref, j’ai pris une claque de 2h20, c’est long mais c’est bon.