Après deux grands films dans le monde de la musique à la tonalité complètement différente (le thriller pour Whiplash et la romance douce-amère pour La La Land pour lequel il a reçu l'oscar du meilleur réalisateur), Damien Chazelle change de registre avec le biopic de Neil Armstrong - avec comme producteur exécutif maître Spielberg - et une chose est sûre, le jeune cinéaste a du talent à revendre et signe une œuvre très puissante qui n'a malheureusement pas marché autant qu'il le méritait.
Déjà, un peu à l'instar de L'étoffe des héros, Chazelle parvient à montrer la réalité de ces conquérants de l'espace avec les doutes et les obstacles que l'on puisse rencontrer, un véritable voyage vers l'inconnu que le réalisateur arrive à retranscrire à la perfection vu qu'il filme tout ça au plus près de ses personnages avec un travail extraordinaire sur le son et le montage pour que chaque vibration soit source d'inquiétude pour le spectateur. Et puis, franchement, toute la partie finale (spoiler alert : le voyage vers la Lune) est d'une intensité remarquablement retranscrite à l'écran avec un travail phénoménal sur la montée en puissance de ce grand moment d'Histoire.
Mais First Man n'est pas qu'un film sur la conquête de l'espace, c'est aussi le parcours émotionnel de son héros - incarné par un Ryan Gosling habité - et qui aura un impact important sur l'intrigue, notamment sur la fin qui m'aura tiré quelques larmes tellement c'était émouvant
avec cette idée remarquablement exploitée de faire le parallèle entre la mission extraordinaire qu'il doit accomplir et le deuil de sa très jeune fille décédée
le tout porté par un casting ultra-convaincant composé de Claire Foy, Jason Clarke, Kyle Chandler ou Corey Stoll, excusez du peu.
Bref, quand la technique sert un propos aussi bien traité, et que le tout est parsemé de scènes choc, moi je prends mon pied, et une chose est certaine, j'attends le prochain Damien Chazelle, Babylon, avec impatience!!