Pari osé pour Gordon Chan de vouloir remaker un classique du kung-fu tel que La Fureur de vaincre. L’hommage à Bruce Lee risquait de tourner au vinaigre et les fans de faire le dos rond. Heureusement il n’en est rien. J’oserais même dire que ce remake est sensiblement supérieur à l’original à tous les points de vue, qu’il s’agisse des chorégraphies signées Yuen Woo-Ping (recruté quatre ans plus tard pour Matrix), du charisme de Jet Li qui n’a rien à envier à son modèle Bruce Lee, ou simplement de la mise en scène de Gordon Chan bien plus inspiré que son prédécesseur aussi bien dans sa manière de filmer que pour nuancer un récit jadis trop radical. En effet Fist of Legend est débarrassé de ce racisme envers les japonais qui plombait La Fureur de vaincre. En témoigne la très belle séquence de duel entre Chen Zhen et Fumio Funakoshi, ou la puissance et la jeunesse chinoise est opposée à la sagesse japonaise. Un match nul qui arrangera tout le monde. Ainsi, Gordon Chan et ses scénaristes préfèrent faire la part belle au spectacle grâce à deux atouts maîtres dans leur jeu, le phénomène Jet Li et la personne la plus indiquée pour le mettre en valeur, Yuen Woo-Ping. Ces deux là font des étincelles pour notre plus grand plaisir, faisant du même coup de Fist of Legend une nouvelle référence en arts martiaux. Dégageant une puissance phénoménale par son jeu tout en retenue, Jet Li impressionne également par la facilité déconcertante avec laquelle il passe d’un style de combat à l’autre en moins d’une seconde. De ce fait, les combats fascinent par leur mélange de kung-fu, boxe, karaté et autres techniques. On profite également d’une intensité qui va crescendo à mesure que la difficulté se corse jusqu’à un final d’anthologie face à Billy Chow. Bref, Fist of Legend fait mieux que rendre hommage à La Fureur de vaincre, il le réactualise de la plus belle des manières tout en gommant ses imperfections.