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Curieux comme il arrive que l'on fasse parfois se succéder au visionnage, par pur hasard, des films se répondant. Je savourais il y a deux heures l'animiste "Hors Satan" et voilà que reviennent tel...
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le 29 sept. 2023
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Curieux comme il arrive que l'on fasse parfois se succéder au visionnage, par pur hasard, des films se répondant. Je savourais il y a deux heures l'animiste "Hors Satan" et voilà que reviennent tel un ressac d'indicibles batraciens au clair de lune !
Il y a des instants dans ces cinq chapitres où l'on soumettrait bien à Abbas d'arrêter la rallonge ! Mais en réalité je pense que l'expérience du film suppose l'usure de l'observateur afin d'atteindre le degré total d'immersion par un certain délassement.
Pour moi le film est la tentative d'un metteur en scène de rentrer en harmonie spirituellement avec la liberté du réel, de la nature, et d'en restituer le dialogue. Inépuisable fascination pour l'indicible frontière entre réalité et fiction.
1) Dans la première partie, il est décidé de "raconter" l'aventure d'un morceau de bois qui se promène sur le rivage, au gré du ressac, puis se divise pour se laisser enfin partiellement emporter vers le large. Etant donné la valeur rapprochée du plan, il y a un travail de recadrage régulier. On est déjà plus dans le réel, puisqu'on a défini du sens.
2) Les passants, déambulant face à la mer, illustrent la capacité narrative du pur plan fixe: des gens passent par la droite, par la gauche, plus au moins nombreux selon les salves, s'échelonnant plus ou moins près de l'objectif, à cadence variable...et puis un groupe s'arrête pour discuter, ils s'en vont, un seul reste planté !
3) Je ne saurais ajouter quoique ce soit aux sujet des canards, si ce n'est la touche d'humour tout à fait appréciable dans une oeuvre à la fois radicale et poétique.
4) Les chiens. C'est marrant, au début je me suis bien demandé ce qu'il y avait à l'horizon. J'ai pensé d'abord à des phoques, puis à un groupement de femmes voilées de noir (désolé, n'y voyez aucune association !). Je suis resté fasciné par le fondu au blanc extrêmement progressif, laissant place à la seule dimension sonore de cette même réalité. Incroyable pouvoir de l'abstraction sur l'imaginaire !
5) Mon opus préféré. Les grenouilles au clair de lune. Un très grand moment de cinéma qu'il serait bon de voir en salle, tant la perfection acoustique de la prise de son est saisissante. J'ai pensé à Mizoguchi, à Miyazaki. Presque une expérience mystique !
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le 29 sept. 2023
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