LeRoy est mort, vive LeRoy
Five star final, c'est un LeRoy coup de poing de la même veine que l'extraordinaire Je suis un évadé, en moins maîtrisé et un peu plus grossier néanmoins.
Pour relancer les ventes de leur torchon, les propriétaires en accord avec le rédacteur en chef décident de remuer la boue et d'en recouvrir le plus possible de pauvres hères.
Ce qui va tout d'abord marquer dans ce film, c'est la brutalité du propos bien en phase avec la période pré-code durant laquelle on ne s'embarrassait guère de précaution. Et cela va concerner tous les domaines en les abordant au départ sous une fausse légèreté avant de descendre inexorablement dans le sordide. Qu'elles concernent les méthodes de recrutement en vogue à l'époque, celles peu glorieuses des enquêtes (menées par Boris Karloff), ou bien les sournoises acrobaties pour fuir ses responsabilités, toutes les étapes du processus de destruction de l'individu sont finement détaillées.
Alors, il y a une certaine dichotomie entre les scènes à la rédaction excellentes et qui jettent l'effroi et d'autres moins abouties et tombant par moment dans une certaine facilité.
Une petite note personnelle pour finir, ce film fut pour moi l'immense bonheur de retrouver H.B. Warner (c'est le pharmacien dans La vie est belle), acteur digne qui demeure toujours très convaincant même dans les moments les plus faibles du film.