Dans un univers où l'issue de guerres au niveau galactique sont déterminées par d'énormes robots géants conduits par des chevaliers hors pairs aidés par des androïdes-fillettes (ou Fatimas) aux pouvoirs psychiques, la création d'une de ces fillettes est un évènement, et de nombreuses nations se réunissent à chaque cérémonie d'attribution (cérémonie où les Fatimas choisissent leurs maîtres). C'est justement à une de ces cérémonie que le mystérieux Sopp est convié par l'inventeur des Fatimas, dans le but de sauver les deux plus récents modèles. En effet, si ces androïdes ne trouvent pas de maîtres, ils seront confiés au violent et concupiscent gouverneur de la région. Or ces deux derniers modèles, que Sopp a connu lors de leurs jeunesses (les androïdes de cet univers ayant une enfance), sont totalement dépourvus de pouvoirs psychiques, ce qui leurs assurent de ne pas trouver de maîtres.
Or le principal problème du film réside là. En effet, l'introduction nous montre les images des ruines d'un champ de bataille, surplombées par un impressionnant mecha, ce qui laisse présager un grand film de space-opera portant sur des batailles interplanétaires, ainsi que sur des intrigues et des enjeux géopolitiques se jouant à un niveau semblable. Or, non, on se focalise sur une histoire d'amour dans un trou paumé dans le désert où tout ce qu'on voit de la noblesse galactique se réunit. Et on ne peut même pas deviner les tensions ou les rapports de forces entre les nations, étant donné que tous les personnages (à part bien sûr le gouverneur et ses sbires) n'ont de cesse d'aider Sopp ou les androïdes (même si, à la fin du film, une justification est apportée cette aide inconditionnelle de la plupart des personnages). De plus, j'ai clairement eu pendant tout le film l’impression qu'il manquait un épisode précédent et un épisode suivant. Or, en effet, après quelques recherches, on constate que le film "Five Star Stories" est l'adaptation du premier tome d'une série de manga de science fiction. Ainsi, les personnages (à part les deux Fatimas) semblent complètement privés de background, et on nous demande de savoir qui ils sont de nous mêmes. On sait qui ils sont (ou presque), mais pas ce qu'ils étaient (même si cette faiblesse est en partie justifiée par deux twists finaux de types "je suis...").
Au final, on a donc l'impression de se trouver dans un univers incroyable, mais de suivre une histoire d’amour un peu simplette contenant quelques pointes de folies (chevaliers armés de sabres lasers qui DECOUPENT leurs ennemis, robot géant sabreur en or massif, ect...).
L’animation, bien que parfois un peu vieillotte, se fait cependant assez bonne pendant les quelques scènes de combat pour retranscrire la puissance des mouvements des personnages. Idem pour la mise en scène, oscillant entre le kitch et la bonne qualité.
Les designs des vêtements me font personnellement beaucoup penser à ce que l’on peut trouver dans la bande-dessiné franco-belge de science-fiction des années 1970 (« Valerian, agent spatio-temporel », « Le Vagabond des limbes »), mélange de classicisme et d’exubérance donnant un vrai charme à ces vieux space opera, et qu’il n’est pas étonnant de retrouver ici, le manga et donc le film datant des années 1980.
Le character design pourra en perdre certains, notamment car il introduit un certain homo-érotisme dans le film (à la vue de plusieurs scènes, j’ai vraiment cru que le film allait déraper dans le yaoi), mais aussi à cause de l’apparence des personnages féminins, rappelant beaucoup les designs du studio Clamp (silhouettes squelettiques, yeux surdimensionnés, visages très pointus), design qui m’a fait presque hésiter à arrêter le film dès le début.
Au final, « Five Star Stories » est un film d’animation assez sympathique, mais une assez mauvaise adaptation, étant donné qu’il se montre assez austère et fermé pour ceux qui n’ont pas lut l’œuvre originale.