Ça suffit ! Ça suffit toute cette médisance et ces conneries déversées sur ce film ! Mais c'est normal, il y a tout pour que ce soit un attrape-rageux :
- film "naïf" en tout cas il se présente comme tel
- ayant connu le succès
- univers féminin et rose bonbon, en tout cas c'est ça en gros
- film des années 80 avec une BO typique, donc c'est super de dire qu'on le trouve "ringard" ou autre
On ne comprend rien à ce film si on ne le voit pas comme un conte. Un conte qui nous parle de la réalité en y allant franco : par conséquent au lieu d'une approche documentaire ou trop planplan on a le postulat, un peu wtf il est vrai, de la fille sur les chantiers de sidérurgie le jour et strip-teaseuse la nuit. Et pourquoi pas ! N'y a-t-il pas de telles situations ? La précarité ça existe, elle n'a pas seulement les visages qu'on veut bien lui donner. Et c'est justement le message du film que de pousser au défi, avec une jeune fille qui refuse de s'enfermer dans une petite vie monotone en allant probablement vers le déclassement. Au lieu de ça elle "vit son rêve" : et ce n'est pas facile, il y a des risques : perdre ce qu'elle n'aime pas (cette 'stabilité' de jeune précaire actif) mais pour se crasher totalement par exemple (chômage et exclusion, plus qu'à louer un taudis et manger des pizzas à longueur de journées en regardant des vidéos pourries, gâchant son potentiel).
On voit bien, si on est honnêtes, que le film est très sérieux et qu'en plus d'être un conte c'est un conte social : tout ça n'est pas irréel, la gamine ne s'en sort pas toute seule par magie, elle est aidée (par un prince charmant - oui, c'est 'magique' et trivial à la fois). Et il faut qu'elle accepte cette aide, qu'elle arrête de faire la maline pour préserver son orgueil ou parce qu'elle veut rester dans une espèce de pureté inadéquate !! Tout ça me semble bien réaliste et même très cru, comme le monde dans lequel elle vit, où chacun est libre de faire ce qu'il veut (comme d'exposer son corps dénudé au lieu de l'offrir à la danse comme elle l'espère et en a les capacités) alors que concrètement c'est loin d'être si facile. Mais la pire barrière est mentale et là encore on rejoint le conte et la leçon de vie, avec le dernier passage chez son amie âgée, au bout de sa vie et qui l'incite à avoir foi en elle, en se délestant des inhibitions traînées jusque-là.