A l'instar de cette première prestation sexy, Flashdance n'est pas la douche froide attendue, mais une douche tiède qu'on rêve tous de partager avec l'actrice principale. Surtout quand on voit en face cet acteur au charisme d'écrevisse. Genre une douche pas trop chaude, où le seul plaisir est de pouvoir laver la petite Alex en faisant du froti-frotta sur tous le corps, avec notre propre gel douche.
Il faut le dire, mis à part regarder notre actrice culottée et sa doublure se trémousser, Flashdance n'a pas grand intérêt. En effet, le film d'Adrian Lyne est aussi pauvre cinématographiquement que le Big Mac sans sa sauce ne l'est gustativement.
Flashdance n'est qu'une succession de clips, plus ou moins réussis, où le récit ne sert qu'à amorcer le prochain passage musical. Certes, l'histoire est d'une tristesse avec cette jeune femme effrontée qui souhaite accéder à une école de danse, mais si l'on regarde ce film, c'est avant tout pour la danse. Bah ouais c'est dans le titre.
La réalisation est nulle à chier et les situations improbables dès le commencement. L'embrouille de Nick avec son ex-femme est aussi ridicule que le manque d'ambition du scénario. Pas la peine de chercher de la crédibilité sachant que chaque situation ne sert qu'à laisser place à une scène musicale. Le comble de la connerie étant adressé à la réaction incohérente d'Alex qui pète un câble en voiture, après avoir appris que son mec l'avait aidé pour obtenir l'entretien, qui crée un bordel d'automobilistes qui partent dans tous les coins, genre «on a évité l'accident de peu». Paye ton malaise, on dirait Nikos Aliagas qui improvise un sketch à la télé en essayant d'être naturel. Sans parler qu'ensuite, elle court blâmer son amie qui fait sa chaudasse sur scène… soit la même chose qu'elle…
A vrai dire, la seule scène réussie à mes yeux, est celle du restaurant. Celle où Alex dévore sensuellement une langouste - dont je rêve de remplacer la bête – en faisant grossièrement du pied à Nick, voir même du rentre-dedans en mode «rentre moi dedans, goûte mon crustacé». Après tout est subjectif.
Ne parlons pas des autres personnages, presque tous pitoyables en particulier le beauf pervers, mis à part Alex et notre cuisinier humoriste.
En fait, ce film est sans intérêt si on oublie le petit côté érotique timide et les musiques. Mais on ne peut nier que la B.O est très bonne, et que ces séquences musicales transmettent une énergie forte plaisante, quand ce n'est pas une crise d'épilepsie. Bien que l'aspect clipesque puisse déranger à cause de l'incapacité d'Adrian Lyne de filmer correctement, le premier entraînement et l'ultime représentation d'Alex demeurent quand même très puissants.
Une heure trente de douche, c'est bien parce qu'il y a l'actrice principale et ses danses sensuelles, sinon on serait à peine resté que dix minutes. Mais finalement cette heure et demi est presque appréciable bien qu'on ne soit pas mécontent de vider la baignoire.