Alors là si vous souhaitez vous ennuyer durant une heure et demie, aller voir un film inintéressant pour profiter de faire des câlins avec votre moitié ou d’aller voir en salles le compilé parfait de tout ce qu’il ne faut pas faire au cinéma, ce film (si on peut appeler cela ainsi) est tout à fait indiqué. Pourtant l’affiche était belle et la bande-annonce et le sujet étaient prometteurs laissant présager un beau film générationnel. Que nenni ! On en sera pour une heure et demi et d’ennui complet à contempler le vide cinématographique le plus total. L’intention était bonne, certainement et comme souvent, mais comme on le sait les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films et là c’est clairement le cas. Comme dans le « Boyhood » de Richard Linklater (pardon à lui pour la comparaison), où le réalisateur filme ses comédiens sur plusieurs années pour les laisser vieillir, on voit l’évolution d’une bande de jeunes et leurs aspirations dans la vie. On sent que la volonté première était de dresser le portrait d’une certaine génération désabusée mais en filmant tout et surtout rien, Jean-Carl Bélanger se vautre pour son premier film. C’est clairement un délire de potes qui aurait dû rester visible par lesdits potes uniquement, car le spectateur s’en sent totalement exclu et s’ennuie copieusement.
On pourra reconnaître aux acteurs leur spontanéité et leur naturel, aucun problème de ce côté-là, mais en laissant place à l’improvisation et sans aucun réel fil conducteur, on est vite totalement désintéressé de ce qui se passe comme de ce qui se dit. Des scènes et séquences atones, mal dialoguées et sans aucun intérêt, se suivent, et se ressemblent et nous désespèrent. Et l’argot québécois est ici pas toujours facile à comprendre pour un non initié. De plus, on a du mal à saisir les motivations et les buts des personnages, tout est flou, on l’impression que les scènes s’enchaînent sans véritable souci de cohérence. Comme si le cinéaste s’était trompé en salle de montage et nous avait gratifié d’une succession de coupes et de scènes inutiles. Il est franchement difficile de rester jusqu’au bout et si quelques moments fugaces montrent un savoir-faire dans la mise en scène peut-être prometteur pour le futur du réalisateur, c’est vraiment au service du néant. On ne saisit pas qui veut faire quoi et pourquoi et on finit par s’en moquer totalement. Ce qui aurait pu être une chronique d’une époque et d’une certaine jeunesse se révèle au final être une purge interminable et sans réel le ligne conductrice. Une oeuvre que le plus tolérant des spectateurs finira par trouver soporifique et vaine. De plus, hormis parler de sexe et de larcins, on ne peut pas dire que les discussions des protagonistes soient d’un intérêt de premier ordre. Vraiment à éviter, sauf si l’on veut faire une sieste !
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