Fleur pâle par Tchitchoball
De retour sur le territoire de son gang après quelques années d'emprisonnement, Muraki fait la connaissance de Saeko, une jeune femme insouciante et flambeuse.
Il est intéressant de voir à quel point les films avec une sortie de prison du personnage principal regorgent de similitudes dans les thèmes abordés (excepté «La Beuze»). Ici, notre héros ne comprend plus sa propre famille (la famille des yakuzas), qui semble avoir évoluée, ne respectant plus les anciens codes. La réintégration semble alors difficile voir impossible.
C'est alors que Saeko intervient. Elle incarne la jeunesse joueuse se souciant peu de son avenir et recherchant constamment des sensations fortes. Muraki voudra d'ailleurs lui offrir une dernière montée d'adrénaline dans sens.
A partir de ce postulat, le film s'en sort de belle manière au niveau de l'esthétique. Le NB est très classe avec des contrastes appuyés et une lumière travaillée à l'extrême. Les zooms sont plus discutables, bien que l'on soit loin d'une réalisation typée Altman. Rien à redire sur le jeu des acteurs qui va du correct au très bon. Enfin, l'envolée lyrique finale extrêmement stylisée offre une décharge d'adrénaline réjouissante. Pour la première fois du film, Shinoda a souhaité inviter le spectateur dans cette spirale fantaisiste dont Saeko fait partie. L'utilisation du champ/contre champ sur les visages des acteurs est merveilleuse.
Mis à part ce final splendide, l'utilisation de la musique est vraiment étrange. Je n'ai pas adhéré aux coups de trompettes un peu distribués gratuitement. Ensuite, le film pâtit d'un rythme lent. Les nombreuses scènes lors des parties de cartes semblent interminables, d'autant plus que je n'ai strictement rien compris aux règles du jeu. Je n'ai pas trouvé de véritables intérêts sur la longue «course poursuite» en voiture, ni à l'amourette traitée de manière superficielle.
Bref, le film pourrait être encore plus court à mon sens et semble anodin bien que soigné.