Dans les années 90, Charles Bronson repassa par la case télévision pour boucler la boucle de sa carrière. Avec ce Donato père et fille, parfois exploité sous le titre plus racoleur de Flic et justicier, Charles Bronson incarne un flic expérimenté qui doit faire équipe avec sa fille avec qui il est en froid. Il ne faut évidemment pas s’attendre avec ce téléfilm à faible budget à de l’action à tout va. Il n’y a, en somme, qu’une ou deux scènes avec un brin de bougeotte, sinon l’ensemble est très statique. En même temps, à 72 ans, même s’il envoie valser un vilain voyou contre une porte et dans une cage d’escalier, Charles Bronson n’a plus le profil pour porter un film d’action.
Si l’enquête, à défaut d’être passionnante, se suit sans ennui, il faut, en revanche, composer avec une somme colossale de scènes de transition à consonance mélodramatique sur la mort d’un fils qui avait sombré dans la drogue. Cela explique les rapports difficiles entretenus entre le père et la fille mais la ficelle est grosse pour ne pas s’apercevoir qu’elle permet surtout de faire jouer la montre. Portées par une musique d’ascenseur terriblement ampoulée et agaçante, ces scènes plombent inlassablement le rythme d’un récit paresseux. C’est dommage car le méchant a un bon profil et il est toujours agréable de voir la formidable trogne de Charles Bronson.
La dernière partie, plus tendue, engage à davantage d’indulgence mais le résultat ne dépasse jamais l’ambition d’un téléfilm du dimanche après-midi. Totalement inoffensif, il ne repose que sur sa vedette alors qu’un portrait plus fouillé des autres personnages aurait donné, sans coûter plus d’argent, un récit plus intéressant. Quelques lignes de dialogue plus percutantes pour apporter un plus de sel à l’ensemble n’aurait pas été non plus de refus.