Atterrissage réussi! (bon d'accord, c'était facile)
À la manière d'un The Descendants en 2012, Flight permet de bien commencer cette année 2013 avec un film dramatique correctement servi.
Oui, sauf qu'ici le réalisateur est confirmé et contrairement à un Alexander Payne, qui n'avait pas encore eu la chance de réellement faire ses preuves, le moindre faux pas du réalisateur de la trilogie des Retour vers le futur sera ici plus coûteux.
Dans les premières minutes, on se met peu à peu à découvrir les personnages. Entre un pilote d'avion de ligne alcoolique et toxicomane ainsi qu'une junkie en manque, les personnalités se complètent.
Ensuite intervient le fameux évènement déclencheur, un crash d'avion -évité au possible par une situation des plus WTFesque- qui plus est réussi (même si j'avoue que celui de The Grey m'avait déjà assez bluffé par son montage) suivi d'une extraction du pilote en caméra subjective (par contre on repassera pour le plan séquence, le plan étant entrecoupé par un écran de fumée blanche qui réalise une courte ellipse dans l'entraînement du héros).
Le film peut donc enfin commencer tout comme la descente aux enfers du pilote Whip Whitaker, applaudit dans la lumière par toute la nation pour son acte héroïque réalisé alors qu'il était sous l'emprise de drogues, tandis que lui, dans l'ombre, sombre toujours plus profondément dans son alcoolisme.
Sans abuser de pathos, Robert Zemeckis nous fait vivre les multiples tentatives d'abandon à l'alcool pour notre héros, interprété par un excellent Denzel Washington, que je peine d'habitude à apprécier, qui sera accompagné de Kelly Reilly, découverte à mon point de vue car talentueuse à son tour, et ce en plus des accrédités Don Cheadle, Bruce Greenwood ou encore John Goodman et sa touche humoristique qui apporteront chacun leur soutient, à leur façon et à un moment où il en aura le plus besoin, pour sauver sa peau de la peine d'emprisonnement.
Retour validé pour Zemeckis, projet hollywoodien réussi, ce film à la grande envergure traite d'un sujet pourtant assez «commun» et déjà vu, mais il le traite de façon qui semble nouvelle tout en évitant de présenter la dépendance (à l'alcool et aux drogues en général) comme une maladie, comme un cercle vicieux dont on ne peut sortir (même si le héros lui-même aura du mal à y parvenir).
En plus de tout ça, le film est desservi par une bande son des mieux choisies (avec, entre autres, les Rolling Stones).
Outre la scène de crash, la scène de l'interrogatoire publique est très réussie et parviendrai presque a nous faire tirer une larme à un quart d'heure de la fin face à cet homme qui devra affronter ses propres erreurs et ses propres mensonges malgré le sauvetage quasi-complet des passagers de l'avion qu'il est parvenu à se faire poser.
Malgré tous ces points positifs, le film souffre de quelques défauts et emploie parfois des chemins trop faciles et ce ne sont pas les références faites (comme à une œuvre majeure du 7è art que je vous laisserai chercher lorsque Denzel Washington est à l'hôpital) qui aideront le film à s'en sortir.
On comprend rapidement pourquoi le film est nominé deux fois aux Oscars, surtout pour celui du meilleur acteur pour Denzel Washington, qui le mériterait.
Au final, Flight est un film qui annonce du bon pour cette année et que je conseillerai de visionner, si ce n'est que pour passer un agréable moment.