L'intrigue d'une grosse moitié du film est ici dévoilée.
Étant de la génération 2000' j'avais d'abord pu profiter du remake de Tim Burton que je n'avais pas trouvé en soi mauvais et, il me semble, que j'avais même apprécié, mais qui après le visionnage une bonne dizaine d'année plus tard du film original me paraît tout simplement pas à la hauteur.
Déjà le tout est plus minimaliste dans cet opus originel.
D'abord le début, le vaisseau ne contient que quatre passagers ici alors que dans la version de 2001 c'est toute une équipe qui est présente. Enfin, nous n'allons pas comparer l'incomparable en opposant le cultissime chef d'œuvre de Schaffner au blockbuster qu'est son reboot.
Et puis ce personnage qu'est Taylor… Dès le début il nous fascine, se posant des questions sur l'existence, sur les actes de l'Homme vis-à-vis de lui-même -il se demande si il fait toujours la guerre à son frère, laisse mourir les enfants de ses voisins- tout ça alors que ce cher Charlton Heston se fume tranquillement un cigare en bon américain qu'il est.
Optimiste, très sûr de lui, il progresse en compagnie des autres survivants du crash de leur vaisseau spatial sur une planète "inconnue".
L'attention apportée aux détails est fort plaisante (nos héros analysent l'atmosphère, en profitent pour envoyer un dernier message à la Terre et récupérer du matériel de survie) et on imagine bien que les producteurs ont fait ce qu'ils pouvaient avec le maigre budget qui leur était destiné, l'industrie hollywoodienne ne croyant pas encore aux chances commerciales d'un tel film.
Pendant la première partie nos trois héros tente de survivre à travers le désert, parcourant un paysage désolé mais faisant découverte sur découverte les encourageant à progresser.
Ils finissent enfin par rencontrer de la civilisation. Des êtres humains, à l'état assez primitif exempts du don de parole. Ce n'est qu'après que les vrais ennuis commence. Alors que des primates montés sur des chevaux surviennent et se mettent à chasser, capturer tous ces êtres humains, Dodge meurt sous les coups de feu alors que Landon est capturé et que Taylor subira le même sort après s'être fait tiré dans le cou lui provoquant une extinction de voix, ce qui ne va pas l'aider.
Séparé des autres membres de son groupe Taylor va entendre ses ennemis communiquer, il va finalement devoir se débrouiller pour faire comprendre à ces singes qu'il sait parler, raisonner, qu'il est intelligent, afin d'essayer de comprendre et de leur faire comprendre ce qui se passe.
On a envie de lui dire "Mais vas-y, fais comprendre à ces primates que tu parles, que tu es même plus intelligent qu'eux et qu'ils ont torts!".
Il va tout de même réussir à se rapprocher de Zira, la docteure qui s'occupe de lui et qui a rapidement compris les capacités de son patient. Il réussira à trouver de quoi écrire et à dialoguer avec Zira et son prétendant.
Malheureusement, lorsqu'il essaiera d'apporter des choses que ces singes ne seront pas prêts à voir (comme un avion en papier) le docteur Zaius sera là pour détruire les preuves.
Finalement, le colonel retrouvera ses aptitudes orales lors de sa première fuite qui se conclura par un échec mais qui lui permettra de lâcher publiquement: "Take your stinking paws off me, you damn dirty ape !".
Taylor sera jugé pour sa mauvaise conduite devant un tribunal chauvin.
La bande originale, sûrement intéressante lors de la sortie du film est perfectible aujourd'hui, tous comme les effets spéciaux et quelques zooms de caméra. Malgré tout, les maquillages sont impeccables, les décors réussis, tout comme l'écriture des dialogues ou encore l'atmosphère d'emprisonnement intellectuel dont sont victimes tous ces simiens. Les acteurs excellent autant dans leurs rôles de survivants que ceux dans la peau de primates développés. Et puis la scène finale est exceptionnelle et les paroles de George Taylor glacent le sang.
Il est par contre inutile de regarder les suites de cette franchise, celles-ci s'éloignant inexorablement du thème principal abordé ici, de ses thématiques qui nous forcent à réfléchir. Même si elles ne sont pas toutes franchement mauvaises ni inintéressantes, elles sont inévitablement superflues à un tel chef-d'œuvre.