Une charge contre l'hypocrisie

Une fille de 14 ans accuse l'un de ses camarades de classe de l'avoir violée. Tous les habitants du village pensent qu'elle fabule et harcèlent sa famille. Le thème du film rappelle, de manière inversée, un autre film scandinave : La chasse de Vinterberg. Une atmosphère étouffante et poisseuse mais à l'encontre d'une victime que personne ne croit parce qu'elle et sa mère ont mauvaise réputation ou plus prosaïquement parce que ses accusations menacent l'équilibre de la communauté. Le film est un réquisitoire, une charge contre l'hypocrisie des bien-pensants qui est parfois trop appuyée. Il n'empêche que son économie de mots et sa mise en scène puissante en font une oeuvre forte et dramatique d'autant qu'elle est tirée de fait réels. La réalisatrice, Beata Gardeler, avait jusqu'alors principalement travaillé pour la télévision suédoise. Ce premier long-métrage a été présenté à la Berlinale en 2015 puis dans de nombreux festivals : Bruxelles, Los Angeles, Göteborg, Tokyo ...