Esquisses d’esquif
L’inondation qui ouvre Flow et met à l’épreuve son protagoniste, un chat condamné à affronter sa peur de l’eau, métaphorise à merveille le dispositif mis en place par Gints Zilbalodis : du passé...
le 31 oct. 2024
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Dans le paysage cinématographique contemporain, Flow fait figure d’exception, et en surprendra plus d’un par son parti pris génial : pas d’humain à l’horizon, c’est de l’animal dont on va parler. Un animal incarné ici par un chat, perdu dans un monde où l’humanité a disparu à cause de soulèvements réguliers et imprévisibles du niveau de le l’eau. C’est de ce chat, terrifié à l’idée de se mouiller les pattes mais bien obligé de s'y confronter, qu’on va raconter l’extraordinaire histoire, mêlée à celle d’autres espèces.
Cependant ici, on n’a pas affaire à l’épisode 6 d’une saga Disney/Pixar dont on cherche à essorer les dernières piécettes : histoire originale et procédé original. En l’occurrence, les animaux ne parlent pas, et ne sont que très légèrement humanisés (le sont-ils d’ailleurs vraiment ?) pour faciliter quand même la narration et l’attachement aux personnages. Pour le spectateur, tout passe donc par une observation attentive et constante, visuelle et auditive, du comportement des animaux dans ce milieu changeant et inhospitalier.
Un pari évidemment risqué, mais relevé grâce à une combinaison d’images extraordinaires, d’une animation ultra dynamique et parfaitement rythmée, et d’un travail sur le son admirable. Chaque bruitage, chaque gémissement animal, chaque frémissement de feuille, fait l’objet d’un travail minutieux, achevant de faire de ce film une expérience cinématographique déconcertante, à vivre évidemment en priorité dans une salle de cinéma. Ce film est une découverte constante, et chaque scène, chaque nouvel endroit, fait l'objet d'une exploration passionnante pour le spectateur, au rythme des rencontres et des péripéties du per-chat-nage principal. Ce film emporte émotionnellement le spectateur avec subtilité et intelligence, si seulement les gros studios pouvaient se remettre à le faire aussi...
Si certaines évolutions narratives semblent certes un peu trop faciles, Flow parvient à facilement faire oublier ses faiblesses et faire tomber les barrières mentales du spectateur, grâce à plusieurs envolées aussi sublimes que surprenantes.
En particulier cette scène où le fantastique fait son entrée dans l’histoire en haut du temple, scène d’une beauté éblouissante et d’une poésie totale, extrêmement bien amenée, donnant soudainement une autre dimension au film
Flow constitue donc indéniablement l’une des plus belles propositions cinématographiques de l’année, et mérite amplement son succès au festival d’animation d’Annecy. Il ne reste plus qu’à espérer que ce film rencontre la réussite au box-office français et surtout international, l’avantage étant qu’il ne souffre pas de la barrière de la langue. J’ose à peine imaginer le travail colossal qui fût nécessaire pour faire naître cette merveille, souhaitons qu’il soit récompensé !
Foncez donc voir ça en salles, déversement de dopamine garanti.
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<3
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Créée
le 3 sept. 2024
Critique lue 40 fois
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