Gints Zilbalodis est un réalisateur vraiment à part dans l'animation qui est pourtant déjà très fournie en matière de propositions; il suffit de voir tous les courts métrages primés ces dernières années; LOOP en tête de gondole; pour s'en convaincre; Prenez aussi le style totalement fou de

Robert Morgan dans la stop-motion; il y en a plein; SCAVENGERS REIGN avait magnifiquement ouvert une nouvelle voie l'année dernière avant que ces cons de Max ne l'arrêtent après avoir pourtant validé une seconde saison; Grotesque ! Et en même temps tellement banalisé...

A contrario, il devient difficile d'apprécier l'animation "familiale" toujours très bien léchée, certes, mais trop souvent dépourvue d'âme ! Vice Versa 2 est le dernier en date à sortir un peu du lot grâce à son scénario bien que n'innovant pas vraiment après le premier opus ; et une image finalement quand on regarde de plus près très "easy" maintenant, trop conventionnelle, du coup, et finalement usée; C'est encore Miyazaki, le bienheureux revenant, qui m'a sorti "un peu" de ma torpeur avec Le Garçon et le Héron; mais...c'est Miyazaki; que je connais très bien. Et quelque part, tout au fond de moi, je m'attendais à autre chose même si sa magie opère toujours;

Ainsi chez Gints Zilbalodis, l'image pourra en rebuter plus d'un en premier lieu à moins d'avoir les bonnes lunettes: Son côté "vaporeux" qui tend toujours au rêve; c'est déjà une pâte que l'on peut ne pas aimer; et pourtant, c'est aussi la matière première du réalisateur; comme il l'avait fait précédemment fait avec AILLEURS où déjà les chats avaient une place significative; merveilleuse scène par ailleurs;

Ici, il sont magnifiés, divinisés; A quelle fin ? On ne saura pas; On interprètera; on suggèrera; Comme cette humanité bien affirmée qu'ont tous les animaux, cet anthropomorphisme qui prête à bien des interrogations; il pourra étonner voire en décevoir certains à moins que tout cela ne soit un leurre au final quand on voit cette "bande de potes" fin prête à affronter la suite; quelle suite; on s'en fout; comme plein d'éléments qui ne prêtent qu'à vous perdre et c'est bien l'art du bonhomme, nous perdre, comme il l'avait déjà fait dans AILLEURS où je me suis bien pris la tête

à essayer de comprendre; Flow, Ailleurs...hum...Très éthéré tout cela...Gints ne veut pas que l'on comprenne, ou du moins il essaie de faire douter nos convictions; en tout cas si ce n'est pas volontaire, c'est inconscient; et il utilise exactement les mêmes artifices que dans son film précédent, transposant ici son chat à la place de l'enfant dans une quête(s) et sur une planète(s) qui s'apparente à la notre, mais pas vraiment, avec son lot de féérie, d'étrangeté, d'inconfort parfois; d'écoute, oui d'écoute car c'est une merveille sensorielle, suffit de fermer les yeux; Je m'endors dessus !

Le choix de ses animaux est aussi intéressant; chacun a sa place, sa fonction, ses connotations certes, mais c'est un jeu, n'allons pas trop loin non plus dans la parabole avec le Déluge, il y a forcément dans la tête de Gints des résonances ésotériques mais sans trop forcer le trait;

C'est aussi un film sans paroles ; à quoi bon des dialogues quand l'image et le son suffisent;

GINTS a choisi cette voie depuis un moment déjà; et là encore, cela pourra déplaire, voire, ennuyer; C'est pourquoi, soyons très clair, FLOW ne plaira pas à tout le monde.

C'est un univers auquel on accroche, ou pas, aussi à tous les enthousiastes qui auraient oublié

de voir AILLEURS, foncez les yeux fermés;


UgoLemasson
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le 29 déc. 2024

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UgoLemasson

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