Les prémices d'un géant...

Flying Padre sortit en 1951 est l'un des tous premiers court-métrage de Stanley Kubrick. Il nous raconte les péripéties d'un prêtre volant, mais l'histoire, assez ennuyante, n'est pas importante. Ce qui compte dans cette oeuvre c'est à quel point elle vient poser les fondations de ce qui deviendra plus tard un monument.

Pour bien appréhender une oeuvre, il faut la remettre dans son contexte. A l'époque, les moyens techniques étaient limités et ne permettaient pas, comme aujourd'hui, de tout faire. Or, dans Flying Padre, on remarque une mise en scène audacieuse pour l'époque. Kubrick n'hésite pas à faire bouger la caméra en utilisant le panoramique quand il filme des plans d'ensemble ou quand les personnages se déplacent. Le réalisateur joue déjà avec les valeurs de plans, gros plan sur les visages (dialogue filmés le plus souvent en champ contre champ avec la tête face caméra mais on retrouve aussi des amorces tête), plan d'ensemble qui situe le lieu, plan moyen pour bien visualiser l'action etc. L'utilisation de la contre plongée est présente. Kubrick effectue également de nombreux raccords (plus ou moins réussis) mais qui pour l'époque et le budget du film sont très bien pensés. Son futur perfectionnisme obsessionnel se fait déjà ressentir avec l'équilibre de certains plans (celui ou on voit les deux enfants discuter avec le prêtre en triangle le montre bien). Preuve du côté innovant et réfléchit du film, il y a des plans subjectif concernant le regard du pilote dans l'avion, symbole du perfectionnisme intellectuel de Kubrick qui voit ses films comme une partie d'échecs. Il se doit de tout calculer mentalement à l'avance.

Pour l'audio, il n'y a pas de paroles, le film est raconté par une voix-off qui décrit l'action. Parfois on a des bruitages qui viennent par dessus la musique. La musique prend d'ailleurs une place centrale dans le film. Elle est en constante évolution pour essayer de coller le mieux possible aux événements.

En soit, un film qui, pour l'époque était très innovant dans sa réalisation. Ce petit film qui n'a l'air de rien vient poser les bases sur ce que deviendra la mise en scène de Kubrick plus tard. Par contre ne regardais pas ce film pour l'histoire, c'est boring comme dirait nos amis les anglais même si c'est drôle de voir un prêtre faire de l'avion.