Le Deuxième Souffle (1966)
Gustave Minda dit “Gu” s’échappe de prison et va essayer de rejoindre l’Italie. Manquant d’argent et fidèle à ses valeurs, il compte faire un dernier coup aux alentours de Marseille.
Réalisé par : Jean-Pierre Melville
Écrit par : Jean-Pierre Melville et José Giovanni (adaptation de son roman)
Avec : Lino Ventura, Paul Meurisse, Christine Fabrega et Michel Constantin
C’est étrange… Je dois admettre aimer le style de Melville mais sur le Doulos et le Deuxième Souffle je retrouve ces impressions de longueurs qui me déplaisent. C’est surement dû à la complexité des scénarios qui ont vite fait de vous perdre.
Le Deuxième Souffle est fidèle au style Melvillien. Film noir, pistolet, voitures américaines, scénario étriqué, chapeau/trench coat et homme solitaire en décalage avec son temps.
En effet, le Deuxième Souffle parle d’un homme (Lino Ventura parfait pour le rôle) dont les valeurs d’honneur, de famille et de justice ne sont plus en adéquation avec son temps. Quand, Gu se fait piéger avec le magnétophone il devient fou. Sa réputation d’homme qui ne trahit pas a été entaché. Il va alors tout faire pour rétablir la vérité même si il faut tuer. Il va, par la suite, “se mettre au clair” avec ses associés. Cette idée de droiture, de rigidité d’esprit n’est plus trop à la mode à l’aube de mai 68.
Il y a toujours quelque chose de touchant de voir chez une personne un décalage avec son temps. On la voit seul avec ses principes se battre dans un monde qui est et qui continuera d’être en mouvement. Question alors, qui a raison ? Aucun des deux je pense. L’idéal serait de prendre le meilleur de chaque génération bien sûr.
Rester à la page c’est facile quand on est jeune mais on en reparlera quand nous aurons tous 70 piges.
Film qui parle de l’importance de la réputation, de l’image. Mais aussi, du temps qui passe, des gens qui (comme Melville) n’aime pas particulièrement leur époque même si cela est, à mon avis, trop facile (sujet de débat passionnant). Enfin, ce film évoque les relations familiales, la complicité entre Gu et sa soeur, incarnées par une splendide et hypnotique Christine Fabrega, sont assez touchantes à l’écran.
Ah et oui ! Les dialogues de Paul Meurisse sont exceptionnels et la gueule de Constantin également.
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