Une immersion qui donne à réfléchir sur le devoir de mémoire et sur la transmission...

L’idée de la construction de ce musée remonte au milieu des années 90, afin d’y commémorer la Nakba, l’exode palestinien (l’histoire et les aspirations du peuple, les problèmes géopolitiques & géographiques dus au conflit israélo-palestinien). Cependant, il faudra attendre 2016 pour que "The Palestinian Museum" sorte de terre. Inauguré en mai 2016 sans la moindre exposition, ça n’est qu’en août 2017 que l’exposition inaugurale "Jerusalem Lives" verra le jour.

Situé à Bir Zeit, à quelques kilomètres de Ramallah, le musée bâti sur une colline détonne avec son imposante architecture contemporaine, le tout entouré d’un parc paysagé. Initialement, le musée devait voir le jour à Jérusalem, mais la ville étant sous occupation israélienne, cela aurait davantage compliqué les choses (entre le permis de construire, les autorisations et les approbations pour organiser telle ou telle exposition, sans oublier que les palestiniens doivent montrer patte blanche pour se rendre en territoire israélien avec l’obtention d’un permis). Trop de contraintes évidentes, raison pour laquelle le musée a finalement vu le jour en dehors de la zone occupée.

Remettons-nous dans le contexte, initialement, la toute première exposition devait s’intituler "Never Part" et était avant tout un projet avec une "mise en scène du vide" qui se serait rempli au fur et à mesure par divers objets et témoignages (apportés par les palestiniens eux-mêmes), ce qui aurait permit de raconter d’une façon assez originale, le contexte d’occupation vécu par les citoyens et de la ségrégation de palestinienne. Cela aurait donné un magnifique travail de mémoire, construit par et pour les palestiniens. Finalement, le projet n’a jamais vu le jour et un nouveau directeur a pris ses fonctions.

Judith Abensour s’intéresse à cette période de transition, encore en chantier, déjà inauguré mais totalement vide. Une immersion qui donne à réfléchir sur le devoir de mémoire et sur la transmission en l’absence d’archive.

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