Pour ce film (18 minutes) qui a obtenu le Cesar du meilleur film de court métrage d’animation 2022, la réalisatrice Marine Laclotte situe l’action dans une institution psychiatrique (en réalité plusieurs) et elle a le bon goût de ne pas rechercher la précision absolue. Pour cela, le choix de l’animation avec un graphisme qui met en évidence beaucoup de déformations est parfaitement adapté. En effet, pour les personnages, le manque de repères est caractéristique. Heureusement pour les patients, le personnel est là pour les guider, avec un peu de fermeté pour éviter les situations fâcheuses et surtout beaucoup de douceur pour ne pas les brusquer. Les patients sont donc placés dans des situations où ils peuvent vivre dans leur monde et leurs habitudes, sans pour autant se sentir trop mal à l’aise du fait de leurs différences. Ils sont entre eux et encadrés par un personnel compétent et bienveillant. Personne ne souhaite perdre les pédales, mais on peut imaginer que les conditions ici présentées permettent de le supporter sans trop de douleurs. Pour conclure, autant dire que la réalisatrice n’idéalise pas des situations difficiles sans cesse renouvelées. Pour le personnel encadrant, cela veut dire une attention et une maîtrise constante, parce que la compétence ne suffit pas. Il faut beaucoup de compréhension et de disponibilité.