Ce n'est pas un film qui attirera les foules et ce malgré une mise en scène moderne et inventive rythmée par une bande son omniprésente qui laisserait presque augurer d'un film d'action.
Mais d'abord arrêtons-nous un peu sur ce titre on ne peut plus bizarre : Footnote, traduit littéralement de l'hébreu Hearat Shulayim et qui signifie Note en bas de page, incompréhensible pour le spectateur non informé et d'autant plus intrigant, bien sûr !
Une comédie grinçante, une farce sombre, qui porte sur l'étude quasi exclusive de deux personnages pivot du récit : le père, chercheur intègre plus prèoccupé de vérité talmudique que de rapports humains mais quasiment autiste, loser asocial et misanthrope, maniaque englué dans une routine qui confine à l'obsession, ruminant inlassablement son amertume, et son gagnant de fils à qui tout réussit, reconnu par ses pairs et grand sportif devant l'Eternel.
Seule compensation pour cet homme qui suinte l'amertume par tous les pores, désespérément avide d'une reconnaissance méritée qu'on lui a volée : contempler chaque jour, encore et encore, coupé du monde et claquemuré dans son bureau véritable forteresse sur laquelle il règne en faune despotique et muet, la petite note en bas de page, celle qui le mentionne lui, Eliezer Shkolnik, dans un ouvrage de référence écrit par un autre.
Il faut saluer l'exceptionnelle prestation de l'acteur israélien Shlomo Bar-Aba, visage terreux et oeil torve dont les jeux de physionomie s'apparentent au meilleur du cinéma muet.
Ce n'est pas inintéressant, quelques scènes très drôles dans un univers presque Kafkaien évoquant de façon originale les relations père-fils mais un cinéma un peu cérébral qui demande un certain effort pour y entrer : je n'ai pas détesté.