Pour commencer, ce film date de 1980 et pas de 1982, c'est précisé en toute fin de générique.


Je viens de le revoir après 15 ans, c'est d'un œil neuf. Il faut dire que j'avais la plupart des morceaux de la B.O par Oingo Boingo sur une compile/cassette depuis +/- 1985 et que je l'ai énormément passée et repassée sans imaginer qu'un film se cachait derrière! Je fût donc publique pré-conquis en le découvrant. À l'image de sa musique, ça sent le projet sympa, l'équipe inventive et déconnante. On est embarqué dans une comédie musicale pour adultes bien plus absurde que surréaliste, dans une ambiance de surjeu et de carton-pâte pleinement assumée.


Le film est fait sans vraiment de moyens mais quand-même, ça ne s'est pas fait dans une cuisine et un gars comme Hervé Villechaise n'est pas un vieux pote aux Boingos mais bien un pro qui s'est fait sa place déjà à l'époque et est là entre deux tournages de "L'île fantastique".


Ensuite, on a le frère du réalisateur, Danny Elfman, allié musical de Tim Burton depuis ses débuts en 1985, qui incarne Satan pour inviter à se vautrer en chanson. Le message, s'il en est, de ce film débilou se précise à la fin: "Ça fait du bien de faire le mal", "Il faut se livrer aux pêchés, c'est trop cool".
Si en général au cours du film, les comédien/nes semble improviser librement autour d'un sujet, pour ces répliques à la fin, il est clair qu'elles sont récitées, qu'elles se posent là "gratuitement", enfin, tout le contraire: qu'elles sont imposées par la prod.


On est donc devant un objet de contre-culture copyrighted u.s-1980 dont les fonds sont à mon avis louches, en d'autre termes, subsidié par des maçons pour un petit rappel de subversion contrôlée chez une nouvelle génération dans l'underground, de celles qui ne marcheront plus dans Hair ou Easy Rider.
J'entends que ce film a peut-être bien été la porte d'entrée de Danny chez de nouveaux amis masqués, ce dont on aurait la métaphore avec son apparition en diable. Son avenir brillant ne s'est pas amorcé en un jour et ne se dessinait pas avec son groupe, les O.B qui ont bien moins décollés que Devo, groupe presque jumeau du même coin. Danny était passé leader du groupe, lequel devenait de plus en plus pop et mainstream à l'instar des débuts déjantés et avant-gardistes


Le duo Burton/Elfman s'est lancé chez Warner en 1985 et on peut gager que les deux y ont eus un parcours autant complémentaire que similaire. Danny Elfman est hissé très haut et réalise aujourd'hui les B.O pour blockbusters et séries à gros budget. À son stade, il doit siffloter un truc dans un dictaphone puis une équipe s'occupe d'arranger, tant il aligne de B.O's à son actif!


5 ans avant ce décollage, dans Forbidden zone, il fête son entrée dans le monde de la coke et des putes! Je n'étais pas arrivé à cette même conclusion lors du premier visionnage, je la trouve assez navrante. Mais en effet, ça se deal avec Disney aujourd'hui et c'est un autre folklore!


Dommage que tout soit toujours si corruptible!

tobor
6
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le 7 janv. 2016

Critique lue 376 fois

tobor

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