Chûsei Sone réussit son film en tant que mélodrame à l’ancienne situé dans les années 1930 avec kimonos, bordels, tripots, yakusa beau parleur pour marquer le chemin de croix d’une métis occidentale née d’amour illégitime, fantasmant sur un Japon dont elle ne verra que les bordels et les salles de jeu.
Techniquement, le tout est plaisant quoiqu’un peu appuyé aux moments dramatiques par des effets lumières un peu facile. Le scénario de Kazuo Nishida est sans surprise et ne pousse pas sur le côté glauque pour maintenir crédible le sentiment amoureux d’Oman. Toutefois, on peut être réservé sur le choix de Sally May (ou Mae) qui, malgré sa plastique n’a pas le charisme d’une Christina Lindberg. Même sa prestation de maîtresse du pot dans les salles de jeu est bien en-deçà de celle d’une Naomi Tani. On trouvera une légère compensation avec l’apparition fugace de Yuri Yamashina demi-sœur et proie du même malfaisant et de Miki Hayashi, la star du pot.
Le film joue beaucoup sur ce côté exotique fascinant et repoussant en même temps, de cette blonde perdue et soumise aux japonais mais dont l’âme et le sens de l’honneur sont les mêmes.
Pour ce côté exotique et historique, ce mélodrame mérite le détour.