Formule 1
6.5
Formule 1

Film de Umberto Lenzi (1970)

A la fin des années 60, Umberto Lenzi enchaînait tellement de gialli que les distributeurs devaient se démener avec les titres. « Orgasmo », sorti en 1969, a été distribué aux USA sous le titre plus prude « Paranoïa ». Les Américains ont été bien embêtés lorsque le giallo suivant de Lenzi s’est justement intitulé en italien… « Paranoïa » ! D’autant plus que l’on y retrouve la même actrice principale, Carroll Baker, dont c’est ici le troisième giallo (sur 4) sous la direction de Lenzi.

Ce dernier film, sorti en 1970, a finalement été affublé d’un titre international tout aussi-partout : « A Quiet Place to Kill ». Et en France, on n’a pas de pétrole, mais on fume la moquette, donc on le nomme « Formule 1 » ! Rapport au fait que l’héroïne est pilote de course, élément qui sera très ponctuellement exploité par le scénario.

Bref, on est donc bien dans un giallo, et pas dans un film de bolides.

Un peu comme dans « Cosi dolce… cosi perversa » du même réalisateur, la première moitié est franchement longuette. Une pilote remise d’un accident retrouve son ex-mari, un sacré pourri vivant désormais au crochet d’une riche américaine. La tension va peu à peu monter lorsque les deux femmes vont se décider à éliminer ce (ex-)mari gênant. Sauf qu’évidemment rien ne se passera comme prévu.

Cela aurait pu sans doute être déroulé assez vite, mais ça se traîne. Jean Sorel est assez fade dans son jeu (il apparait comme un Alain Delon du pauvre). Même si j’aime l’idée de voir cet acteur à tête d’ange incarner une ordure.

La mise en scène ne décolle pas vraiment, si ce n’est quelques zooms frénétiques typiques des 70’s, des petits jeux autours des couleurs, et un cadre méditerranéen esthétique. Umberto Lenzi va même jusqu’à réutiliser la chanson « Anytime » qui servait à torturer Carroll Baker dans « Orgasmo », ici pour en faire un moment de fête !

Heureusement, la deuxième moitié est assez amusante. La filouterie des protagonistes ressort, et les rebondissements policier sont bien sentis. On voit également débarquer la jolie Marina Coffa, qui fait de l’ombre à Carroll Baker. Dans une certaine mesure du moins, les inévitables scènes de nudité restant centrées sur Baker, habituée à érotiser son corps devant la caméra d’Umberto Lenzi. Tandis que l’actrice (fétiche ?) a le personnage le plus intéressant du film, une femme marquée psychologiquement par sa rupture, et physiquement par un accident.

Pour amateurs de giallo.

Redzing
6
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le 21 juil. 2023

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Critique de Formule 1 par HENRI MESQUIDA

Vicieux, avec ce savoir faire très spéciale du cinéma italien de genre des années 70 que j'aime vraiment beaucoup;

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