Je me souviens du battage autour de ce film, des critiques mitigées de l'époque, des making-of sur les images d'archive tripatouillées. A l'époque, le retouchage par ordinateur, ça faisait encore débat et on invitait Godard à la radio pour en dire du mal.
Aujourd'hui, on ne réfléchit plus à ça, on se contente de suivre l'histoire de ce type retardé dont l'histoire suit par hasard l'histoire des Etats-Unis depuis les années 1960. Une sorte d'adaptation de Simplex Simplicissimus qui permettrait à l'Amérique de se regarder dans un miroir. Car Forrest Gump est non seulement un winner, mais en plus il est attachant, puisqu'il est retardé et désarmant.
La performance de Hanks est bien sûr très bien, mais le film repose beaucoup dessus. Car si on regarde à côté, le reste n'est pas très original : l'omniprésence de télés montrant dans un coin une information importante tourne au procédé, la reconstitution de la guerre du Vietnam est une version allégée de Full Metal Jacket et les moments de mélo, de plus en plus nombreux vers la fin, rappelle ce que Spielberg fait de plus sirupeux.
Bien sûr, il y a des scènes mémorables, notamment grâce à Gary Sinise en lieutenant Dan, mais il y a aussi des longueurs, et je ne crois pas revoir le film en entier une autre fois.
C'est un peu comme pour la bande-son : beaucoup, beaucoup de bonne musique des années 60-70 (Doors, Hendrix...) mais qui finit par tourner à la playlist et qui cède parfois la place à cette horrible musique de mélo qui mêle piano et violon...
C'est un mélo avec des idées originales mais assez long par moments. Bravo à Hanks, c'est le rôle de sa vie.