Il s'appel Forrest, Forrest Gump !
« La vie c'est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Citation phare du film qui a su apporter à Forrest Gump une originalité poétique, un ensemble de scènes et de dialogues qui sont désormais ancrés dans l'inconscient collectif. En 1994, le film est très bien accueillit par la critique mais surtout par le public, il marque les esprits; la réception de six Oscars et de sept nominations n'en démentira pas. Robert Zemeckis meilleur réalisateur, et Tom Hanks meilleur acteur sont ainsi propulsés sur le devant de la scène. La vue de ce film procure le respect et des impressions aussi fortes qu'invraisemblables. Forrest Gump charme et fascine malgré un aperçu de l'Amérique parfois maussade.
Histoire et personnages mêlés pour nous faire voyager
« Le monde ne sera plus jamais le même quand vous l'aurez vu avec les yeux de Forrest Gump » Citation tirée de l'affiche du film lors de sa sortie en salle. En effet, le personnage de Tom Hanks n'a pas la même vision du monde et de l'Amérique, ni les mêmes préoccupations que chacun de ses interlocuteurs au cours de son aventure. Forrest est un type pas comme les autres auquel on s'attache beaucoup sans trop savoir pourquoi. Sa maladresse, sa naïveté rentrent dans les codes de son charme éventuel. C'est Forrest qui raconte son histoire, assit sur un banc, à tout les passants qui voudront bien l'écouter. Zemeckis est un poète qui parle avec les images et avec les mots. La première scène marque le contexte poétique : une plume descend du ciel pour se poser entre les pieds de Forrest, ici chaussé de baskets Nike, chaussures qui on parcouru nombre de recoins et de kilomètres des Etats-Unis aux pieds du héros. Une musique qui en fait frissonner plus d'un, signer par Alan Silvestri, associée à un travelling arrière panoramique, éblouissant le spectateur de scènes contemplatives sur les étendues de l'Alabama.
Une signification particulière est accordée à chaque passage du film, Forrest Gump est à considérer d'un regard scruteur, beaucoup de clins d'oeil y sont abrités. Le réalisateur donne ainsi de la subtilité au fond et à la forme.
Un destin hors du commun
Forrest, héros de l'histoire, est un type simple d'esprit, d'une extrême gentillesse et d'une naïveté à rendre toute personne réceptive à son charme. Malgré lui, il va être le témoin et l'acteur d'une nation en plein changements politique, culturel et économique. Zemeckis nous fait découvrir grâce à sa mise en scène énergétique, et via le regard de l'imbécile heureux qu'est Forrest, la naissance du déhanchement d'Elvis, l'émergence du combat pour les droits civiques, celui du mouvement hippie, la guerre du Vietnam ou le scandale du Watergate.
Le parcours de Forrest est ainsi dessiné : entre son enfance où il est physiquement handicapé par son dos et mentalement différent (« n'est stupide que la stupidité ») de ses autres camarades et le moment même où il raconte son histoire, Gump sera champion de football américain, soldat au Viêt Nam, champion de ping-pong, marathonien exceptionnel, capitaine de crevettier et même milliardaire - malgré lui - cela en l'espace de 3 décennies. Un destin hors du commun diront nous.
Une histoire qui se révèle obscure
À l'époustouflante performance de l'acteur, à cette histoire invraisemblable, vient s'ajouter l'utilisation des effets spéciaux qui permettent d'intégrer Forrest dans des images d'archives, pour lui faire rencontrer plusieurs présidents des Etats-Unis. Robert Zemeckis est un réalisateur qui aime changer d'époques, d'événements de société, avec Forrest Gump on s'en aperçoit particulièrement.
En comparaison à Forrest qui réussi en tous domaines grâce à son obéissance et à sa docilité, le lieutenant Dan et Jenny tous deux contestataires, sombrent quand à eux dans la déchéance de la drogue. Un sujet sensible qui met donc toutes les chances du côté de ceux qui sont obéissants, qui n'ont aucun caractère à morceler la société et à donner libre cours à leurs expressions. Les jeunes contestataires sont vulgaires et dangereusement violents. Bref, Forrest Gump décrit la victoire de la docilité sur l'esprit critique.
Le passage sur la guerre du Viêt Nam ne pouvait être positif, ainsi le réalisateur en défend une horreur totale, il soutient donc en parallèle le fier modèle américain.
L'émotion on en voit tout au long du film, elle fait partie des choses qui en fait son succès, de cette façon, il s'agit d'un film universel, puisqu'il fait se succéder les périodes d'amitié, d'amour et de solitude, périodes qui définissent notre vie en tant qu'individus.
En définitive, Forrest Gump est un film qui arrive encore à faire parler de lui, un film que l'on aime ou que l'on aime pas. Mais à vrai dire, il faudrait être fou pour ne pas apprécier.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Films