La Cabane dans les bois par Livia Racca
Un peu de spoil dans cette critique :)
L'assemblage Goddard (réalisateur)/Whedon (producteur) semble avoir raison de lui, il est clair que l'on ne retrouve pas deux scénarios de films d'horreurs, identiques à celui là dans la nature.
Le principe du film est simple : une bande d'amis décide de s'isoler quelques jours en s'installant dans la maison du cousin de Curt, une cabane isolée au fond des bois à côté d'un lac. Vient s'ajouter à cela de parfaits stéréotypes du cinéma d'horreur américain, les personnages ne sortent pas de l'ordinaire. Nous retrouvons avec plaisir la blonde écervelée Jules, son boyfriend Curt le sportif, l'intello Holden qui en pince pour la vierge du groupe, Dana, et enfin celui qui est indépendant, le drogué de service, Marty. La troupe se rejoint donc dans un cadre idéal pour passer du bon temps et se bourrer la gueule entre amis, si seulement il n'y avait pas une malédiction qui pesait sur le lieu… Au delà du cliché, c'est ici, que le scénario original des deux auteurs prend place. La machination est ce quelque chose qui donne une raison d'être à tout les films d'horreur quels qu'ils soient. Ici, elle vient combler l'espoir de tout admirateur du film d'horreur en insérant un tout nouveau principe. Les bénéficiaires de l'atrocité, vont eux-même décider de la façon dont ils vont profiter [sans s'en apercevoir] de la mort qui leur est due. De plus, médiatiser l'action de la mort est bien plus excitant, ainsi l'on se retrouve dans un Truman Show aux allures cauchemardesques. Le scénario arrive donc à mélanger téléréalité, individus américains hautement stéréotypés et la décision grotesque de leur mort qui est le fruit des actions des personnages une fois installés dans la cabane.
Des scénaristes oeuvrant avec habileté
Avec La cabane dans les bois, le duo Whedon/Goddard nous emmène finalement dans les coulisses des films d'horreurs, ils nous dévoilent pourquoi il s'agit toujours de la même histoire, pourquoi les personnages sont toujours aussi médiocres et pourquoi ils finissent toujours par se séparer en différents groupes alors que nous le savons : « l'union fait la force ». Ce film est donc un partage de la vérité des films horrifiques sous une forme plutôt inattendu. Sans hardiesse, mais avec un véritable amour du genre, le duo scénaristique nous offre une manière de rencontrer l'univers du film d'horreur afin de s'apercevoir de la grande abondance de sous-genre dont il regorge.
C’est ainsi que le film révèle de nombreuses surprises mais surtout joue avec le spectateur, que ce soit dans la cave qui recouvre de nombreuses possibilités quand à la suite du film, mais surtout en lui montrant directement comment il réagit face à ce genre de film. On lance des paris sur ce qu’il va se passer, on attend la scène où la première victime transgressera les règles et sera punie…
La vedette : la cabane
En effet le décor joue toujours un rôle important dans les films surtout dans ce contexte là. Le chef décorateur Martin Whist a ainsi trouvé le moyen de montrer la terreur de l'endroit dont on ne peut s'évader. En chiffre, le budget du film s'élève à 30 millions de dollars, on comprend donc qu'un soin tout particulier a été apporté à la construction de bois qui donne son titre au film.
Pour conclure, entre le spectateur qui est friand des films gores, celui qui se mobilise pour voir un film à suspens, ou encore celui qui apprécie les histoires qui font peur, tout le monde y trouve bel et bien son compte.