La Cabane dans les bois par cloneweb
La première fois que le projet de la Cabane dans les Bois a été évoqué, c'était au Comic Con de 2009. A l'époque, Joss Whedon et Drew Goddard avait annoncé un film qui reviendrait sur les codes de l'horreur et s'en moquaient gentiment via quelques affiches teaser. On avait imaginé alors que La Cabane aurait tout d'un film classique mais dans lequel les personnages auraient des réactions intelligentes, des comportements réalistes dépassant les habitudes du genre.
Si ce n'est finalement pas le cas, le film propose néanmoins une expérience nouvelle et qui se révèle être tout aussi intéressante.
On commence donc comme d'habitude sur un groupe d'étudiants. Ils sont beaux (Kristen Connolly est particulièrement ravissante), jeunes, fringuants, drôles et s'offrent comme d'habitude un weekend dans une cabane au bord d'un lac dans une forêt. Ils s'y voient se baigner, glander, faire la fête et l'amour. Un grand classique, tellement que sur leur route ils croiseront évidemment le pompiste le plus louche qui soit, qui finira par leur dire qu'ils ne reviendront sans doute jamais. Tout cela sent le déjà vu si ce n'est que ce petit groupe est manipulé.
Ce n'est pas un spoiler : le film commence non pas sur les jeunes mais sur une sorte de laboratoire high-tech où on découvre que des scientifiques manipulent des groupes comme des pantins. Le pompiste est donc un comédien qui en fait des tonnes et toute la cabane est truffée de technologies permettant de les surveiller mais aussi d'influencer sur leur comportement. Evidemment, ils ne se doutent de rien, seul le spectateur le sait.
Ils vont donc finir par se retrouver dans une cave, et y trouver un journal intime évoquant une légende. La lire réveillera des zombies. On découvre là qu'ils auraient pu tout aussi bien y choisir un médaillon, s'attarder sur une boite à musique ou sur un masque de clown. Sans doute alors les gens du laboratoire auraient-ils laché une créature différente.
C'est à partir de là que le spectateur va se mettre à vivre une expérience particulière, puisqu'au courant qu'ils ne sont que des pantins et va suivre les personnages aussi bien coté scène que coté coulisses. La galerie de personnage, Connoly, Chris « Thor » Hemsworth et Fran « Dollhouse » Kranz en tête est suffisamment attachante (et n'est pas sans rappeler l'équipe de Scoobi-doo) pour qu'on se laisse prendre au jeu comme un film d'horreur (quelques jumpscares fonctionnent très bien), dont on est régulièrement sorti pour nous rappeler que tout cela est bidon.
Contrairement à eux qui vivent leur histoire horrifique de la manière la plus classique qui soit, on va non seulement découvrir comment les deux scientifiques y parviennent mais aussi se demander comment ils vont réussir à s'en sortir.
On aurait néanmoins aimé vivre l'expérience plus longtemps mais ce concept inédit, à la limite du tragico-comique, ne tient pas si longtemps la route. On ne va en dire d'avantage mais les derniers chapitres de l'histoire sont un gros melting pot de culture fantastique dont on se serait sans doute passé, avec une justification finale qui fera sans doute sourire quelques nerdz amateurs de vieille littérature fantastique mais qui semble sortie de nulle part.
Mais ne boudons pas pour autant notre plaisir. La Cabane dans les Bois est suffisamment réussie, portée par des acteurs tous sympathiques et offrant quelque chose de pour une fois un peu novateur qu'il serait dommage de ne pas passer à coté.