"Forrest Gump" est un conte. Un conte moderne, résolument optimiste.
Forrest Gump est un homme simple qui, lors d'heureux hasards, va croiser la route d'hommes symboliques, représentatifs d'une Amérique en pleine transformation, comme les présidents Kennedy et Nixon, des hippies et des black panthers. Il va aussi vivre l'enfer du Viêt-Nam, sans être vraiment conscient de l'horreur qui s'y déroule... Témoin d'un monde qui change, l'ami Forrest incarne pourtant l'essentiel malgré sa simplicité. C'est un être authentique, parfois cocasse, souvent touchant. Tom Hanks, complètement habité, s'avère époustouflant.
Mais c'est aussi une histoire d'amour. Une histoire d'amour que je trouve un peu surfaite, mais que la prestation solide de Robin Wright rend relativement intéressante. De plus, son personnage n'est pas vraiment idéalisé : ancré dans le réel, incertaine, elle est vulnérable face aux difficultés d'une vie compliquée.
Pour autant, j'ai eu du mal avec l'enthousiasme qui parcourt la film. Bien que quelques retours à la réalité se produisent (la mort de certains protagonistes), la bonne humeur ambiante m'a laissé quelque peu indifférent. Une fin un peu tire-larme m'a légèrement rebuté... Cette douce niaiserie qui berce le film n'a pas permi à ce sympathique Forrest Gump de me convaincre comme j'aurais voulu.
Mais qu'importe. "Forrest Gump" est tout de même une réussite, un film positif qui bénéficie d'une forme quasi-parfaite. Robert Zemeckis, qui maîtrise son film, nous gratifie d'images magnifiques.